Double Fine / Elevation Lab : le financement des jeux en question
Deux projets ont récolté plus d'un million de dollars des joueurs : cas isolés ou tendance de fond ?
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Ce genre d'initiative ne concernait cependant que de petites structures, des studios peu connus pour des projets que l'on pourrait qualifier de « mineurs », au moins côté jeu vidéo. Avec Double Fine, la dimension est clairement différente et en l'espace de quelques semaines, ce sont ainsi deux projets qui ont obtenu de larges financements par la communauté. Ainsi, en décembre dernier, Elevation Lab cherchait à récolter 75 000 dollars de la part des membres de Kickstarter pour la conception d'un dock iPhone : aujourd'hui, 12 521 soutiens ont versé plus de 1,4 million de dollars au studio connu pour ses jeux sur iOS ! Encore plus rapide, Double Fine est donc parvenu à obtenir l'appui de 50 179 particuliers pour un total de 1,7 million de dollars alors que l'équipe en cherchait 400 000.

Enfin, David Jaffe se pose aussi la question de l'exception Double Fine. Certes, Elevation Lab a prouvé qu'il est possible de se financer de cette manière sans être particulièrement reconnu dans le milieu, mais la chose peut-elle être dupliquée à répétition ? David Jaffe se demande notamment si le montant récolté par Double Fine n'est pas « essentiellement dû au fait que le projet est mené par Tim Schafer » ? Une question à laquelle nous n'avons pour l'heure pas de réponse, mais Tim Schafer prend tout de même soin de ne pas froisser les éditeurs traditionnels en assurant à nos confrères d'IndustryGamers qu'il « ne s'agit pas de leur faire porter le chapeau, ils ne sont pas le Mal incarné ». Ils « doivent faire avec une situation complexe où ils investissent des sommes considérables et qui nécessite de limiter les risques ».
Tim Schafer en profite alors pour évoquer à demi-mots ses problèmes avec Activision en affirmant que « certains éditeurs - notamment ceux qui nous poursuivent en justice - sont des porcs », mais qu'il y a « aussi et surtout des gens formidables ». Seul problème, ces gens « travaillent pour le bien de leur société et cela ne correspond pas forcément aux besoin de Double Fine »... L'incompatibilité entre les besoins des éditeurs et ceux des studios indépendants est un problème qui ne date toutefois pas d'hier, les campagnes Kickstarter sont-elles la solution ? Plus que jamais une affaire à suivre...
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