Premières impressions
Ce n’est pas un mystère, l’éditeur britannique Codemasters a désormais des ambitions qui vont bien au-delà de l’Europe. Dans leur collimateur : les US, le plus gros marché du monde, avec des joueurs friands de jeux de courses automobiles… mais qui leur correspondent ! Le Colin McRae à l’ancienne, avec des dizaines de spéciales en solitaire, à la manière du championnat WRC, cela ne semble pas forcément leur tasse de thé.
DIRT 2 roule donc dans les traces de son aîné en multipliant les disciplines susceptibles de leur plaire, mais en se dirigeant nettement plus vers un esprit visuel et sonore à l’américaine. Ainsi, on dirige un jeune californien prêt à manger le monde, avec une bande-son rock FM de la même origine. Visuellement, l’interface s’inscrit dans la culture skate/freestyle/sports extrêmes et l’on est accueilli et guidé dans le jeu par, entre autres, Travis Pastrana, ancien champion américain de motocross freestyle reconverti dans les 4 roues. On oublie donc le design branché et épuré de DIRT 1, la cible visée est aujourd’hui bien plus claire.
Le décor maintenant posé, gardons à l’esprit que cela reste de l’ordre du détail et plaira à n’en pas douter à une large frange de joueurs. Surtout s’ils aiment jouer à Tony Hawk. Et rassurez-vous, la version preview que nous avons essayé sur Xbox 360 se présente de façon plus que prometteuse.
Structurellement, la progression est maintenant très différente et la sélection des pays et des compétitions se fait désormais sur une carte du monde.
Au départ, une seule course est disponible, mais au fur et à mesure des épreuves courues, qu’elles soient gagnées ou perdues, on gagne des points d’expérience qui permettent de nous faire monter de niveau, débloquant ainsi de nouveaux pays et compétitions.
Un cheminement plutôt classique en somme, qui motive à avancer, avec un choix de quelques courses à faire pour chaque niveau, évitant de tourner trop longtemps en rond sur les mêmes pistes ou circuits.
Voici la première épreuve à laquelle on vous invite dans le mode carrière. Du Rally Cross à Londres, bien « Dirt ».Vidéo en haute qualité sur EGTV
Évoquons donc les différents types de compétitions de DIRT 2, du moins celles que nous avons pu jouer dans cette version, c'est-à-dire six.
Le Rally Cross est une épreuve connue des habitués de la série puisqu’il s’agit d’un circuit fermé, souvent partagé entre le bitume et la terre, avec tous les concurrents qui partent en même temps. Bousculades et carambolages sont au programme. Les deux premières épreuves de ce type proposées se déroulent en ville, à Londres et à Tokyo, en plein quartier de Shibuya ! Plutôt surréaliste, mais rafraîchissant.
On trouve ensuite une spéciale de Rallye en Croatie, avec un (ou une) copilote qui nous indique les virages à venir selon un réglage simple ou technique.
Les concurrents partent les uns derrières les autres, et il n’est donc pas impossible de doubler ou de se faire rattraper selon son niveau de performance. Même programme pour le Rallye Bolides dans le désert Marocain, sauf que les véhicules sont un peu plus tout-terrain et qu’il n’y a pas de copilote.
Les deux dernières épreuves que nous avons pu jouer se passent au Mexique avec d’une part le Baja, une grosse bataille de buggy et de 4x4 sur un circuit fermé bien boueux et le Raid, une course sur une piste large dans laquelle il faut bien calculer ses trajectoires et ses dérapages.
Les courses en ligne sur les larges pistes des déserts marocain ou mexicain sont aussi exotiques que dépaysantes.
Mais avant de se lancer, il faut se balader dans les menus, et là on se rend vite compte que DIRT 2 emprunte énormément au très bon GRID des mêmes développeurs.
Ainsi, premier détail repris, il est possible de choisir un prénom dans une liste conséquente (il y a Mathieu donc c’est bon) pour que notre coach nous motive avec des directives accompagnées du fameux prénom. Simple, mais diablement immersif. Ensuite, une fois la course choisie, il est possible de régler la difficulté parmi 6 niveaux (facile, occasionnel, sérieux, sauvage, extrême et hardcore !), avec plus d’argent à gagner quand on prend plus de risques.
Du choix de cette difficulté dépend aussi le nombre de flashbacks disponibles. Flashback, quoi c’est donc ? Les joueurs de GRID se souviennent bien de ce système novateur et malin : à n’importe quel moment de la course, il est possible de mettre le jeu en pause et de revenir quelques secondes avant le moment d’un accident par exemple.
L’option rêvée quand on est en tête, que tout se passe très bien et que tout d’un coup, on sort de la route pour s’encastrer dans un mur. Cela évite de devoir recommencer une course entière de cinq tours de circuits pour une petite erreur d’inattention. Et pour ceux qui considèrent que c’est de la triche, il suffit de jouer en… hardcore, ou tout simplement de ne pas les utiliser, bien sûr.
On peut ensuite choisir d’activer ou non les dégâts, élément crucial puisqu’en cas d’activation (conseillé, c’est plus drôle), le bolide s’endommagera au fur et à mesure, au point de devenir moins contrôlable ou même carrément HS.
Un classique désormais. En ce qui concerne les réglages du véhicule, beaucoup choisiront l’option « préréglée », tandis que les puristes pourront bidouiller les rapports de boîte, les appuis, les suspensions, la garde au sol, le différentiel et la répartition du freinage.
On trouve tout un tas de véhicules bien différents dans DIRT 2, comme des Hummers ou des Buggys.
Juste avant cela, il faut tout de même choisir la voiture qui nous mènera à la victoire. Chaque type d’épreuve propose une sélection de véhicules, avec des marques allant de Subaru à Mitsubishi en passant par Nissan, Pontiac, BMW mais aussi Ford, Chevrolet, Dodge, Hummer, Toyota, Honda ou Volkswagen.
Là encore, les marques sont très calibrées pour le marché américain, vu que nous n’avons pas vu trace de Peugeot ou de Citroën, pourtant parmi les meilleures voitures de rallye du monde. Mais qu’importe. Pour les posséder, il faudra bien sûr se les payer avec l’argent durement gagné en course.
Chacune d’elle possède des caractéristiques dans trois rubriques (vitesse maxi, accélération et maniabilité), mais ces performances peuvent varier selon le type d’épreuve auxquelles on s’inscrit. Il est également possible de leur modifier la peinture, le minimum syndical de la customisation, mais aussi plus original, d’accrocher un jouet rigolo (ou ridicule c’est selon) au rétro de la bagnole.
Après toutes ces explications théoriques, il est grand temps de se retrouver enfin sur les circuits et de savoir ce que la bête a vraiment dans le ventre. Graphiquement pour commencer.
DIRT était déjà très beau, GRID était sublime, attendez-vous à rester béat devant DIRT 2. Le moteur maison de Codemasters, l’Ego, a été amélioré et nous en met plein la vue. Hyper détaillés, avec des effets de lumière, de reflets et de poussières omniprésents, les parcours sont magnifiques et revêtent une robe de photoréalisme encore rarement atteint.
De grandes flaques d’eau sont parfois placés sur les circuits tout-terrains (le jeu ne s’appelle pas DIRT pour rien), ajoutant encore au réalisme grâce aux éclaboussures et au son qui va avec. Une bonne claque graphique soutenue par une vitesse d’affichage et d’animation sans faille (alors qu’il ne s’agit que d’une version beta).
Les développeurs de Codemasters n’ont pas lésiné sur les effets de lumières pour nous éblouir, beaucoup de courses se déroulant au soleil levant ou couchant.
Terminons avec la prise en main des engins. Côté vues, on retrouve tout ce qu’il faut pour être heureux, avec des vues externes pour ceux qui aiment admirer les carrosseries, une vue pare-chocs pour les amateurs de vitesse pas toujours contrôlée, une vue capot pour ceux qui veulent gagner et une vue cockpit toujours aussi réussie pour les accros au réalisme.
Les contrôles à la manette (pas testé au volant) sont toujours assez vifs pour la direction, mais la puissance des freins a été heureusement revue à la baisse. Le feeling est globalement assez arcade comme dans DIRT 1, compensé par les dérapages qu’il faut savoir un minimum contrôler.
Pas trop de surprises de ce côté donc, on reste en terrain assez connu, avec une maniabilité accessible qui plaira au plus grand nombre, débutants comme vétérans pas trop regardant sur la simulation.
Si vous aviez accroché à DIRT et attendez cette suite avec impatience, n’ayez crainte, vous pouvez d’ores et déjà vous réjouir, il ne devrait a priori pas vous décevoir.
Si certains regretteront peut-être que la série s’éloigne de plus en plus de ses racines (la licence du regretté Colin McRae est-elle encore justifiée, même en Europe ?), on ne peut que rester scotché devant une telle réalisation époustouflante, promesse de grands moment d’ivresse et de sensations.
On attend maintenant avec hâte la sortie du jeu, annoncée en boutique pour le 10 septembre 2009 sur Xbox 360 et PS3. DIRT 2 est aussi prévu sur Wii, DS et PSP, mais nous n’avons pas encore pu approcher ces versions. La version PC sortira, quant à elle, plus tard dans l’année.
Source: Eurogamer
Publicité
