Test de Army Corps of Hell
Contrairement à de nombreux éditeurs, Square-Enix fait le pari de l'originalité pour le lancement de la PlayStation Vita en nous proposant un jeu inédit et non une flopée de portages. Army Corps of Hell, c'est son nom, est donc toute nouvelle licence mêlant action et stratégie pour une aventure au cœur des enfers.
Bienvenue en enferRetour au sommaire
Army Corps of Hell vous place aux commandes d'un puissant démon fraîchement débarqué en enfer et qui n'a pas l'intention de passer le restant de ses jours à cirer les bottes de ses confrères. Toujours assoiffé de pouvoir et de domination, ce dernier ne trouve rien de mieux que de prendre sous son contrôle une troupe de gobelins qui passait par là et part en guerre avec ces derniers contre les barons locaux. Ce qui nous amène au gameplay particulier du jeu, qui n'est pas un beat'em all à la troisième personne comme on en a tant vu ces derniers temps. Si vous contrôlez directement votre héros sur le terrain, celui ne se bat jamais directement. A la manière d'un Pikmin, vos fidèles gobelins ne vous quittent pas d'une semelle, se plient aux moindres ordres que vous leur donnez et se battent vaillamment jusqu'à la mort pour vous. Une mort qu'ils craignent d'autant moins qu'il suffit de vous approcher de leurs cadavres dans les secondes suivant leur décès pour les réanimer instantanément. Les niveaux se divisent chacun en petites arènes successives remplies de pièges et d'ennemis qu'il faut tous éliminer pour passer à la salle suivante jusqu'à parvenir à la sortie. Pour vous défaire de vos adversaires, il suffit de les bombarder de vos sous-fifres qui vont s'y accrocher et endommager lentement mais sûrement leur barre de vie. Dès lors que les gobelins sont suffisamment nombreux sur un même ennemi, il vous est possible d'ordonner une attaque coordonnée qui sera généralement fatale à celui-ci. Le système est très simple à prendre en main et la mécanique est franchement jouissive, du moins pendant un temps. On rassemble ses petits monstres autour de soi, on les balance avec frénésie sur l'adversaire, on essaie d'éviter ses attaques et on vérifie que tous les petits gars ont été bien relevés avant de passer au suivant. Malgré la présence de quatre types de gobelins que l'on débloque au fur et à mesure et la possibilité de diriger une armée de plus en plus importante, l'action devient cependant assez vite répétitive. Le bestiaire est peu varié et les niveaux constitués exclusivement de plateformes carrées reliées entre-elles par des passerelles exacerbent l'impression de faire toujours la même chose.
Pour enrichir le gameplay, les développeurs ont bien pensé à ajouter un système d'alchimie permettant d'améliorer l'équipement des différents gobelins et du héros à l'aide des matériaux trouvé sur les carcasses d'ennemis. Le système reste cependant un peu limité et ne se montre pas suffisamment déterminant pour que l'on revienne farmer sur les précédents niveaux. D'autres petits soucis de finitions viennent également gêner l'expérience. Le joueur peut utiliser des bonus qu'il faut déclencher en les touchant dans le coin inférieur gauche de l'écran tactile de la console. Manque de chance, il n'est pas rare de voir son pouce glisser du stick gauche et ainsi déclencher ces power-up par erreur à un moment tout à fait inutile. Les capacités tactiles avant et arrière de la console servent globalement de façon anecdotique : impossible de naviguer dans les menus ou les options au doigt par exemple. Graphiquement, le jeu n'est pas franchement éblouissant : enfer oblige, les couleurs sont ternes, mais cela ne justifie pas les décors vides et la direction artistique globalement très banale. Les éléments affichés à l'écran sont parfois nombreux et l’action manque régulièrement de lisibilité. Heureusement, pour compenser, l'ensemble reste toujours fluide. La bande-son, quant à elle, est signée par le groupe de métal japonais United qui ne manque pas d'offrir des compositions tout à fait dans l'ambiance infernale du jeu.
Le verdictRetour au sommaire
Malgré sa bonne idée de départ, proposer un clone de Pikmin exclusivement focalisé sur le combat, Army Corps of Hell peine à convaincre. Visiblement rushé pour sortir en même temps que la PS Vita, le jeu manque cruellement de personnalité et de finition qui le rendraient pourtant beaucoup plus sympathique. Mais entre les niveaux qui se ressemblent tous, l'action pas toujours très lisible, le scénario quasi-inexistant et les moments rageants où l'on perd sans savoir pourquoi, le compte n'y est clairement pas. Tout n'est pourtant pas à jeter. A bas prix en téléchargement, Army Corps mériterait qu'on lui jette un œil. A quarante euros sonnants et trébuchants, il est tout de même difficile de le recommander...