Test Coded Arms Contagion (PSP) : 2/10 sur JeuxVideo.fr

Coded Arms, premier fps de la PSP et d'ailleurs présent lors du lancement de la console en Europe, n'a franchement pas laissé de souvenir impérissable. Il doit son accueil critique et publique plutôt tiède à une maniabilité bancale, un level design quelconque et surtout une mollesse, un manque de punch aussi flagrant que rédhibitoire. Konami s'y colle une nouvelle fois deux ans plus tard, avec l'espoir de séduire un maximum de joueurs en manque de FPS sur PSP. Pari réussi ?



C'est sur une introduction somme toute sympathique que débute l'aventure. Nous incarnons Major Grant, soldat de son état, qui se lance dans une simulation de mission dans l'A.I.D.A, vaste programme informatique de réalité plus ou moins virtuelle. Sa première mission : rejoindre l'équipe Bravo, qui se trouve être en train de faire une simulation elle aussi. Bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu, et il reviendra à vous, et à vous seul, de démêler le sac de nœuds dramatique que constitue le scénario de ce Coded Arms Contagion. Virus, pirates informatiques et retournements de situations seront au rendez-vous. Premier constat, la narration est incroyablement plate, et les personnages absolument anti-charismatiques au possible, comme ce général transpirant le cliché par tous les pixels de sa peau. Le doublage (en anglais) à beau être de qualité correcte, les dialogues et même les situations rencontrées oscillent entre le classique vu et revu et l'absolument consternant de bêtise. Voilà, c'est dit.

Qu'a cela ne tienne, laissons de côté cette pathétique histoire de militaire bourré à la testostérone pour nous concentrer sur le principal intérêt d'un FPS : l'action. La maniabilité, sans être catastrophique, démontre bien la difficulté de la portable de Sony en termes de jeux à la première personne. Premier écueil, la lenteur. Grant se traîne telle une tortue cul-de-jatte, et c'est encore pire lorsque l'on veut se retourner, même une fois les options de calibrage poussées à fond. Le manque de punch, fort justement reproché au premier volet, est ici plus que jamais en cause dans ce nouvel épisode. Heureusement la présence d'un verrouillage automatique de la cible, rapide et efficace, permet de se défaire de la cohorte d'ennemis qui se présenteront aux détours des nombreux couloirs, tout en gâchant le peu de plaisir que l'on aurait pu prendre à essayer de viser soi même. Outre l'aspect shoot, le jeu propose quelques séquences de "piratage". Il s'agit en fait de deux listes de nombres côte à côte, le but étant de choisir dans la liste de droite le seul nombre présent dans celle de gauche. Si cela reste flou pour vous, reportez vous à la vidéo exclusive ci-après. Quoi qu'il en soit, ces séquences rasoirs n'apportent absolument aucun fun dans un jeu qui en manque de toute façon cruellement.





Le level design, risible pour qui a fait Half-Life ou même Prey, ne peut même pas être considéré comme frileux. Il atteint les abîmes les plus profonds, ne proposant absolument aucune inventivité. Des clés, des portes, parfois de petites séquences de plateforme pas folichonnes, et puis c'est tout. A partir de là, vous devez commencer à comprendre que ça sent le roussi. Les environnements, peu variés, paraissent incroyablement beaux à côté des ennemis, dont le design est si raté qu'il fait peine à voir (surtout pour les monstres organiques, directement issus d'un clonage de bas étage entre les sangsues d'Half Life et un Pokémon alcoolique dont personne ne veut, même en troisième transformation de la mort qui tue). Coded Arms Contagion n'est pas laid pour autant. Malgré son design complètement raté, il tient graphiquement bien la route, tout comme le premier volet en son temps. Malheureusement, les quelques saccades intervenants assez régulièrement dans le jeu et les nombreux bugs de collisions nous amènent les mots bâclage, foutage de g***** et récurage de bidet à la bouche. L'UMD, souvent mis en cause en raison des temps de chargement qu'il impose, est ici parfaitement non maîtrisé. Ce n'est pas un seul, mais deux temps de chargements consécutifs qui vous attendront entre chaque zone. Il s'agit peut être d'une tentative de l'équipe de développement pour camoufler la bonne minute d'attente obligatoire. Raté, et tout simplement inadmissible.

Scénario, jouabilité, design, level design, fluidité et temps de chargements en passif, que reste-t-il à ce Coded Arms Contagion ? Pas grand chose, et il faut racler les fonds de tiroirs pour trouver des raisons de ne pas jeter le jeu au vide ordure. Le titre de Konami propose un arsenal bien fourni, qui satisfera les faiseurs de mort qui aiment l'éclectisme armé. Pistolet, fusil à pompe, fusil mitrailleur et lance roquette pour les plus classiques, quelques armes d'origines inconnus complétant un casting meurtrier aussi complet que varié. Si on ajoute à cette pléthore d'armes un système de customisation basé sur les crédits ramassés dans les stages, le tableau est plutôt séduisant de ce côté là. On note aussi la présence de missions annexes, souvent simples (contraintes de temps, d'énergie, etc.), que l'on obtient une fois une mission bouclée dans la campagne principale. Ces petites joutes rapides se limitent bien trop souvent a exterminer toute présence ennemie dans une zone bien précise et sont peu passionnants dans le fond. La présence d'un mode multijoueurs en ad-hoc ou sur Internet assure au titre une durée de vie correcte, mais difficile de trouver d'autres masochistes souhaitant partager une expérience aussi peu enthousiasmante en multijoueurs.



Ce n'est pas un tableau noir que nous propose Konami avec ce Coded Arms Contagion, c'est un véritable miasme innommable. Face à un scénario imbitable, des personnages caricaturaux à en mourir, un level design niais, une intelligence artificielle non codée, un design quelconque voire risible pour certains ennemis et un gameplay lent et mou à en crever, difficile de s'extasier devant l'arsenal complet, la (relative et artificielle) longueur du jeu et le mode multijoueurs. Vous pensiez acheter ce Coded Arms Contagion ? N'en faites rien. Prenez vos 40€ ainsi économisés et offrez des fleurs à votre maman, votre copine ou la fille que vous convoitez ardemment. Profitez des quelques rayons de soleil que ce début de printemps vous offre et sortez, faites du sport, écoutez de la musique (mauvaise dans ce Coded Arms Contagion, comme à peu prêt tout le reste) et oubliez à tout prix qu'un tel jeu ait pu un jour exister. La vie est trop belle pour perdre son temps de la sorte.




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