VidéoTest de Condemned 2 : plus on est de fous ...
Après la traumatisante enquête qui l’opposa au répugnant Serial Killer X dans Condemned : Criminal Origins, Ethan Thomas, discrédité auprès de ses coéquipiers par des accusations de meurtre pourtant invalidées par son enquête, mit fin à sa carrière d’agent du SCU et disparut dans la nature. Onze mois s’écoulèrent. Onze mois durant lesquels Ethan s’enfonça inexorablement dans l’alcoolisme, la paranoïa et la schizophrénie. Sans toit ni loi, notre taciturne retraité est pourtant extirpé de son entreprise d’autodestruction lorsque Malcolm Vanhorn, son mentor, contact Rosa, la seule encartée du SCU en qui il ait confiance, l’appelant à l’aide. Bon gré mal gré, Ethan se lance donc à la recherche de Vanhorn et ne tarde pas à le retrouver, éviscéré par SKX …
De performant enquêteur à qui tout réussi, Ethan Thomas s’est donc mangé quelques marches dans la figure durant sa dégringolade dans la cage d’escalier crasseuse de son inconscient. Cheveux gras collés sur le front, regard jauni par l’alcool et noirci par de profondes cernes, teint morbide et haleine chargée : Ethan tient plus du traîne-savates que de l’inspecteur modèle. C’est donc un Ethan Thomas complètement délabré que nous confient les équipes de Monolith Productions, plongeant d’emblée le joueur dans une noirceur plus profonde encore que celle du premier opus.
Cette volonté d’assombrir les acquis de Criminal Origins transparaît dans tous les aspects du jeu. La qualité de la réalisation fait ainsi honneur au parti pris esthétique du titre avec une modélisation des personnages soignée, caractérisant plus profondément ces derniers. Il émane ainsi des protagonistes rencontrés, amis comme ennemis, une humanité qui faisait défaut au casting du premier épisode (SKX mis à part). La folie animant les déviants transparaît désormais sur leurs visages meurtris et déformés, illustrant la bestialité à laquelle ils ont été réduits. Quant aux personnages impliqués dans l’intrigue du jeu (Rosa, Farrell, Corland, etc.), il gagne en expressivité et donc en épaisseur. Les environnements ne sont pas en reste puisque la déchéance qui frappe Ethan semble avoir affecté jusqu’au monde qui l’entoure. Qu’il s’agisse du Bowling du quartier de Trenton et ses pistes jonchées de débris et autres détritus, l’usine de jouets avec ses murs jaunis et délabrés et ses chaînes de montages rouillées et grinçantes, ou encore le majestueux Théâtre plus sinistre que magique, la ville entière semble avoir été gangrénée par la folie qui règne dans ses rues. Il y a presque parfois un air de Bioshock derrière ce décor, témoignant ainsi de la plus grande attention portée par les équipes de Monolith à l’alchimie entre technique et esthétique. Nous temporiserons cependant ce constat par une petite réserve : les environnements ne sont malheureusement pas tous de la même trempe et le superbe (le Théatre Magique, l’immeuble en flammes) côtoie le décevant (La Péninsule, les locaux du SCU, certains endroits du quartier de Trenton).
Bien que de qualité inégale, les environnements sont tout de même variés
Mais l’ambiance oppressante et malsaine qui s’abat sur le joueur doit aussi beaucoup au travail accompli sur l’environnement sonore du jeu. Une fois de plus, Monolith Productions a fait preuve de beaucoup de sérieux et de talent dans la composition de ce dernier. Peu, voire pas, de musiques et la pesanteur d’un grondement sourd émaillé de quelques bruits intempestifs (cris, grognements, chocs, etc.) suffisent à installer le joueur dans un climat d’inquiétude permanent. Une réussite que viennent parachevés les tressaillements du joueur à chaque objet renversé quand règne un silence de mort. La violence des hurlements éructés par les déviants fait aussi mouche, injectant une tension stimulante à chaque affrontement. Une atmosphère sonore convaincante donc, qui participe grandement au magnétisme du titre.
Porté par un scénario plutôt bien construit malgré quelques faiblesses, Condemned 2 fait également la part belle à l’action. Celle-ci est d’ailleurs partie prenante de l’ambiance en étalant une débauche de violence d’un réalisme parfois dérangeant. Pas de quoi vomir son quatre heures mais tout de même. Des coups sourds (le son, encore le son), des visages ensanglantés, des ennemis se ruant avec une férocité inouïe, des exécutions sauvages : Condemned 2 est brutal, parfois même primaire. Pas de violence gratuite, mais une manifestation de la folie des déviants et d’Ethan. Concrètement, cette violence est formalisée par un système de combat aussi riche qu’intéressant : à mains nues, le répertoire de combos est vaste, autorisant de nombreux enchaînements de coups, hiérarchisés selon les dégâts causés. Armé, les possibilités se restreignent forcément : un coup de pelle est tout de même beaucoup plus douloureux que quelques phalanges jetées avec rage. On déplorera toutefois le peu d’occasions offertes pour lancer des combos de plus de trois coups et, surtout, une utilisation trop fréquente des armes à feux, complètement étrangères au trip survie imposé par le gameplay du titre. Ce choix peut s’expliquer par la volonté des développeurs d’ouvrir leur titre à un plus large public. Malheureusement, les scènes incriminées, sans être mauvaises, tombent à plat en nous arrachant à l’ambiance installée par le titre.
Gore, brutal et primaire, Condemned 2 est un titre parfois dérangeant
Mais il n’y a pas que le meurtre dans la vie, il y a aussi sa résolution ! Et dans cette optique, Ethan Thomas est un ex-agent bien équipé. Comme dans le premier opus, certaines scènes de crimes devront être décortiquées pour faire avancer le scénario. Anecdotiques dans ce dernier, ces phases de jeu prennent un peu plus d’importance mais reste malheureusement encore trop en retrait pour avoir un réel impact sur le plaisir de jeu. Souvent là pour décoincer la progression narrative, elles ne sollicitent pas suffisamment les méninges du joueur pour l’intéresser outre mesure. On leur reprochera même d’être souvent prémâchées et donc tuées dans l’œuf. Dommage, car quelques unes sortent du lot et demandent à se casser la tête un peu plus de cinq secondes pour aboutir à une solution parfaite. Il ne faudra néanmoins pas prendre ces intermèdes à la légère, puisqu’ils participent à la réussite d’une mission, sanctionnée d’une appréciation finale et de bonus plus ou moins intéressants selon la note obtenue. Un challenge augmentant sensiblement la replay value du titre, par ailleurs assez faible compte tenu de la linéarité de l’aventure. Une dizaine d’heure sera nécessaire pour arriver au terme de l’intrigue sans pour autant classer l’affaire : en effet, bien que bâclée, la conclusion du titre jettent les bases d’un troisième opus que l’on attend de pieds fermes, en croisant les doigts pour que les quelques imperfections de ce Bloodshot ne soient alors plus qu’un mauvais souvenir.
Condemned 2 : Bloodshot se révèle être une bonne surprise. Les équipes de Monolith ont revu leur copie avec sérieux, nous livrant une production de bonne tenue, un titre qui se dévore comme un bon film noir. Malheureusement, ce Bloodshot reste entaché d’une progression narrative un poil brouillonne, dont la conclusion précipitée laisse un certain goût d’inachevé. Ce deuxième opus témoigne encore une fois d’un background particulièrement travaillé en amont, malheureusement traduit de manière un peu bancale par un scénario pas tout à fait à la hauteur de ses ambitions.
Reste néanmoins un titre solide, hanté par une ambiance diablement prenante et pesante. Mature, Condemned 2 l’est incontestablement dans sa manière de traiter des thématiques profondes (alcoolisme, violence, folie) au travers d’un gameplay efficace. Une belle réussite et une série partie sur les bons rails.
Remerciements spéciaux à Pierre Guedon pour ses connaissances encyclopédiques du premier opus.
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Alcool, clochards et barre à mine
De performant enquêteur à qui tout réussi, Ethan Thomas s’est donc mangé quelques marches dans la figure durant sa dégringolade dans la cage d’escalier crasseuse de son inconscient. Cheveux gras collés sur le front, regard jauni par l’alcool et noirci par de profondes cernes, teint morbide et haleine chargée : Ethan tient plus du traîne-savates que de l’inspecteur modèle. C’est donc un Ethan Thomas complètement délabré que nous confient les équipes de Monolith Productions, plongeant d’emblée le joueur dans une noirceur plus profonde encore que celle du premier opus.
VidéoTest de Condemned 2 : Bloodshot
VidéoTest de Condemned 2 : Bloodshot
Cette volonté d’assombrir les acquis de Criminal Origins transparaît dans tous les aspects du jeu. La qualité de la réalisation fait ainsi honneur au parti pris esthétique du titre avec une modélisation des personnages soignée, caractérisant plus profondément ces derniers. Il émane ainsi des protagonistes rencontrés, amis comme ennemis, une humanité qui faisait défaut au casting du premier épisode (SKX mis à part). La folie animant les déviants transparaît désormais sur leurs visages meurtris et déformés, illustrant la bestialité à laquelle ils ont été réduits. Quant aux personnages impliqués dans l’intrigue du jeu (Rosa, Farrell, Corland, etc.), il gagne en expressivité et donc en épaisseur. Les environnements ne sont pas en reste puisque la déchéance qui frappe Ethan semble avoir affecté jusqu’au monde qui l’entoure. Qu’il s’agisse du Bowling du quartier de Trenton et ses pistes jonchées de débris et autres détritus, l’usine de jouets avec ses murs jaunis et délabrés et ses chaînes de montages rouillées et grinçantes, ou encore le majestueux Théâtre plus sinistre que magique, la ville entière semble avoir été gangrénée par la folie qui règne dans ses rues. Il y a presque parfois un air de Bioshock derrière ce décor, témoignant ainsi de la plus grande attention portée par les équipes de Monolith à l’alchimie entre technique et esthétique. Nous temporiserons cependant ce constat par une petite réserve : les environnements ne sont malheureusement pas tous de la même trempe et le superbe (le Théatre Magique, l’immeuble en flammes) côtoie le décevant (La Péninsule, les locaux du SCU, certains endroits du quartier de Trenton).
Bien que de qualité inégale, les environnements sont tout de même variés
Mais l’ambiance oppressante et malsaine qui s’abat sur le joueur doit aussi beaucoup au travail accompli sur l’environnement sonore du jeu. Une fois de plus, Monolith Productions a fait preuve de beaucoup de sérieux et de talent dans la composition de ce dernier. Peu, voire pas, de musiques et la pesanteur d’un grondement sourd émaillé de quelques bruits intempestifs (cris, grognements, chocs, etc.) suffisent à installer le joueur dans un climat d’inquiétude permanent. Une réussite que viennent parachevés les tressaillements du joueur à chaque objet renversé quand règne un silence de mort. La violence des hurlements éructés par les déviants fait aussi mouche, injectant une tension stimulante à chaque affrontement. Une atmosphère sonore convaincante donc, qui participe grandement au magnétisme du titre.
Sevrage, réinsertion et poings dans la tronche
Porté par un scénario plutôt bien construit malgré quelques faiblesses, Condemned 2 fait également la part belle à l’action. Celle-ci est d’ailleurs partie prenante de l’ambiance en étalant une débauche de violence d’un réalisme parfois dérangeant. Pas de quoi vomir son quatre heures mais tout de même. Des coups sourds (le son, encore le son), des visages ensanglantés, des ennemis se ruant avec une férocité inouïe, des exécutions sauvages : Condemned 2 est brutal, parfois même primaire. Pas de violence gratuite, mais une manifestation de la folie des déviants et d’Ethan. Concrètement, cette violence est formalisée par un système de combat aussi riche qu’intéressant : à mains nues, le répertoire de combos est vaste, autorisant de nombreux enchaînements de coups, hiérarchisés selon les dégâts causés. Armé, les possibilités se restreignent forcément : un coup de pelle est tout de même beaucoup plus douloureux que quelques phalanges jetées avec rage. On déplorera toutefois le peu d’occasions offertes pour lancer des combos de plus de trois coups et, surtout, une utilisation trop fréquente des armes à feux, complètement étrangères au trip survie imposé par le gameplay du titre. Ce choix peut s’expliquer par la volonté des développeurs d’ouvrir leur titre à un plus large public. Malheureusement, les scènes incriminées, sans être mauvaises, tombent à plat en nous arrachant à l’ambiance installée par le titre.
Gore, brutal et primaire, Condemned 2 est un titre parfois dérangeant
Mais il n’y a pas que le meurtre dans la vie, il y a aussi sa résolution ! Et dans cette optique, Ethan Thomas est un ex-agent bien équipé. Comme dans le premier opus, certaines scènes de crimes devront être décortiquées pour faire avancer le scénario. Anecdotiques dans ce dernier, ces phases de jeu prennent un peu plus d’importance mais reste malheureusement encore trop en retrait pour avoir un réel impact sur le plaisir de jeu. Souvent là pour décoincer la progression narrative, elles ne sollicitent pas suffisamment les méninges du joueur pour l’intéresser outre mesure. On leur reprochera même d’être souvent prémâchées et donc tuées dans l’œuf. Dommage, car quelques unes sortent du lot et demandent à se casser la tête un peu plus de cinq secondes pour aboutir à une solution parfaite. Il ne faudra néanmoins pas prendre ces intermèdes à la légère, puisqu’ils participent à la réussite d’une mission, sanctionnée d’une appréciation finale et de bonus plus ou moins intéressants selon la note obtenue. Un challenge augmentant sensiblement la replay value du titre, par ailleurs assez faible compte tenu de la linéarité de l’aventure. Une dizaine d’heure sera nécessaire pour arriver au terme de l’intrigue sans pour autant classer l’affaire : en effet, bien que bâclée, la conclusion du titre jettent les bases d’un troisième opus que l’on attend de pieds fermes, en croisant les doigts pour que les quelques imperfections de ce Bloodshot ne soient alors plus qu’un mauvais souvenir.
Conclusion
Condemned 2 : Bloodshot se révèle être une bonne surprise. Les équipes de Monolith ont revu leur copie avec sérieux, nous livrant une production de bonne tenue, un titre qui se dévore comme un bon film noir. Malheureusement, ce Bloodshot reste entaché d’une progression narrative un poil brouillonne, dont la conclusion précipitée laisse un certain goût d’inachevé. Ce deuxième opus témoigne encore une fois d’un background particulièrement travaillé en amont, malheureusement traduit de manière un peu bancale par un scénario pas tout à fait à la hauteur de ses ambitions.
Reste néanmoins un titre solide, hanté par une ambiance diablement prenante et pesante. Mature, Condemned 2 l’est incontestablement dans sa manière de traiter des thématiques profondes (alcoolisme, violence, folie) au travers d’un gameplay efficace. Une belle réussite et une série partie sur les bons rails.
Remerciements spéciaux à Pierre Guedon pour ses connaissances encyclopédiques du premier opus.
Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
Comparer les prix de Condemned 2 : Bloodshot sur Xbox 360
Comparer les prix de Condemned 2 : Bloodshot sur PlayStation 3
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