Dark project: deadly shadows : Vols de nuit
Un "Sombre Dessein" (Dark Project) se trame sur Xbox... Garett, le Maître des voleurs, opère dans l´ombre et la furtivité. Un jeu d´infiltration médiéval...
Un "Sombre Dessein" (Dark Project) se trame sur Xbox... Garett, le Maître des voleurs, opère dans l´ombre et la furtivité. Un jeu d´infiltration médiéval fantastique où l´on ne frappe ses ennemis que d´un seul coup fatal... avant de disparaître dans les ténèbres chargé d´un butin fabuleux. Les geôles et le trépas aux maladroits, un destin légendaire à qui dérobe sans faux-pas. Voilà posées les bases d´un jeu qui mérite absolument toute notre attention.
La réalisation somptueuse rencontre une jouabilité simple et accrocheuse dans un scénario bien construit et habilement amené. Une belle réussite à recommander toutefois certainement plus aux amateurs d´univers de type médiéval fantastique qu´aux fans de Splinter Cell ou Metal Gear Solid, tant le jeu rappelle bien plus un Morrowind qui aurait été réorienté vers l´infiltration.
Premiers pas de Garett
Dark Project est un titre connu des joueurs PC pour avoir été l'un des pionniers du genre infiltration sur ce support. Reprenant traditionnellement la jaquette où se découpe avec allure la silhouette encapuchonnée de notre "larcineur", le manuel sert élégamment le jeu. Tout en couleurs, bien illustré, complet et clair, il offre une agréable entrée en matière. Si toutefois votre manette vous démangeait par trop, sachez que votre première série de larcins se commet au cours d'un didacticiel très efficace qui vous dispense de lire les instructions sur papier.Dans Deadly Shadows, on dirige à la 3e personne le maître voleur Garett dans de nombreuses effractions. On y progresse à pas feutrés, se tapit dans l'ombre, assomme ou trucide par derrière des gardes gênants, crochète force serrures plus ou moins récalcitrantes, surprend les secrets fratricides de Grandes Familles décadentes... La toile de fond est un monde médiéval fantastique des plus fantaisistes puisqu'on y trouve, par exemple, des interrupteurs servant à actionner un système d'éclairage ou encore des monte-charges ! L'action se passe essentiellement la nuit, évidemment plus propice.Une réalisation de grande classe
C'est in media res (au coeur de la chose) qu'on est projeté dans l'intrigue. Car l'une des premières qualités de ces "Ombres funestes" est d'être solidement scénarisée, ainsi chacun de nos "coups" solitaires compose une structure cohérente qui se dévoile pas à pas de façon assez naturelle. On n'enchaîne pas des missions prétextes vaguement reliées par un argument plus général. Ici, il s'agit plus de chapitres faisant progresser une intrigue vraiment intéressante. Ainsi, notre aventure débute par la mise à sac d'une auberge qui en sus de nous introduire en douceur à une jouabilité facile à apprivoiser, nous amène fortuitement à découvrir un projet de complot au sein d'une grande famille noble, dont la clef de voûte consiste à dérober une gemme précieuse...Cette mise en bouche fait apparaître une réalisation de grande classe. Les décors sont richement texturés, superbement éclairés et bénéficient d'une palette de couleurs artistement composée. Les effets d'ombres et de lumières sont très réussis. Architecture, objets et personnages profitent d'une modélisation qui ne rechigne pas sur les détails - jusqu'à chaque livre des bibliothèques qui se détache dans un relief saisissant, caressé par des rayons tour à tour ambrés ou lunaires. Milles petites choses renforcent le soin apporté à rendre vrai ce joli monde virtuel : comme ces portes, fenêtres et coffres qu'on peut refermer dans un claquement sourd.Une musique discrète mais agréable souligne délicatement une action où les bruitages ont le premier rôle et le tiennent avec brio. Les doublages en anglais (sous-titrés en français) sont très bien interprétés ; la variété, l'humour et la qualité des commentaires des personnages non joueurs sont également à saluer. Les animations sont assez bonnes et réalistes, quoique peut-être trop peu nombreuses. Elles illustrent les gestes et actions d'une façon convaincante. Quant à l'agencement des niveaux, il s'avère admirablement équilibré entre liberté et subtiles procédés pour orienter (et non diriger) le joueur, tout en distillant une ambiance servant au mieux le fil du scénario.Il n'y a guère à redire, si ce n'est la présence de quelques bogues au niveau des sauts ou d'un, beaucoup plus gênant, qui rend parfois le jeu entièrement muet jusqu'à ce qu'on redémarre la partie, heureusement sauvegardable à tout moment. Dans un environnement aussi avantageux, la mécanique de jeu se devait de ne pas déparer.Le renouveau dans l'épure
Et, ô bonheur, la jouabilité n'est pas en reste ! Le principe de jeu est d'une grande simplicité. Il s'agit d'utiliser les ombres et l'obscurité pour se faufiler de façon quasi-invisible aux yeux de gardes bien armés et solidaires, soutenus par une intelligence artificielle plutôt vigilante. On dispose en bas d'écran d'une gemme qui s'assombrit ou s'éclaire selon notre degré de visibilité et qui sert également de boussole. On peut s'accroupir et avancer ainsi, se plaquer au mur, progresser en tapinois à l'aide d'une pression légère de l'analogique.Une vigie trop gênante peut être assommée ou poignardée par derrière d'un seul coup d'un seul - lorsqu'on est juste à bonne distance le bras se brandit tout seul afin d'indiquer le meilleur moment pour frapper. On pourra choisir de faire subir le même sort à qui l'on veut détrousser ou simplement lui dérober son bien à son insu... Une flèche décochée au bon endroit sur une cible aura le même effet. En cas d'échec, on risque d'être passé au fil de l'épée ou que la victime donne l'alarme.Votre arc aura d'autres utilités astucieuses et originales. Des flèches bruyantes détourneront l'attention loin de vous, d'autres, chargées d'eau, éteindront des torches dont la clarté risque de trahir votre présence ou nettoieront un sol taché de sang. Des flèches à mousse assourdiront une surface métallique en la recouvrant d'un tapis de verdure. Une flèche à feu enflammera un sol maculé d'huile pour ralentir des poursuivants.Pris en flagrant délit, vous pourrez encore jeter une grenade aveuglante qui vous permettra de vous éclipser des yeux indiscrets et importuns. Une autre commodité très appréciable est le scintillement caractéristique de tout objet pouvant être volé ou celui, différent, de tout autre pouvant être utilisé (une porte ouvrable ou [logiciel:87644 CrochetAble] présentera un halo bleuté, par exemple). Crocheter des serrures se révèlera un exercice fort excitant par une utilisation combinée très judicieusement de l'analogique et des vibrations de la manette.Il convient de préciser que Deadly Shadows est un titre à ambiance dont le rythme s'apparente beaucoup plus à de l'aventure de type exploration ou encore à du jeu de rôle orienté action (le jeu n'est pas sans rappeler Morowind), qu'à un jeu d'action proprement dit. Il attirera sûrement plus volontiers les amateurs de médiéval fantastique vers les rivages de l'infiltration qu'il ne séduira les fans de Splinter Cell ou Metal Gear Solid.Conclusion
La réalisation somptueuse rencontre une jouabilité simple et accrocheuse dans un scénario bien construit et habilement amené. Une belle réussite à recommander toutefois certainement plus aux amateurs d´univers de type médiéval fantastique qu´aux fans de Splinter Cell ou Metal Gear Solid, tant le jeu rappelle bien plus un Morrowind qui aurait été réorienté vers l´infiltration.
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