Test Devil May Cry 3 : Dante's Awakening (PS2) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Mi-homme mi-démon, Dante est un être à part. Forgé par le sang des ténèbres, il n'a de cesse de combattre le Malin. Sa force surnaturelle et ses pouvoirs apocalyptiques en font la terreur de l'enfer. Son réveil va sonner le glas des impies. Tremblez pauvres pêcheurs, car le jugement dernier est arrivé.

Que dire de la série des Devil May Cry ? On pourrait la résumer par dévastatrice, ambitieuse. Le premier opus avait révolutionné le genre et posé des bases solides. Le héros surhumain était né pour tout détruire. Il disposait d'armes à feu, mais également d'armes blanches bien tranchantes. L'ambiance était gothique à souhait et le sang était la seule boisson autorisée dans les soirées. La difficulté du titre était telle que certains n'ont jamais dépassé le stade de l'araignée. Enfin, un jeu qui ne vous faisait pas de cadeau et vous offrait de belles sueurs et de grands moments de matraquage de manette. Le deuxième, attendu par les fans, gâcha la fête. Les développeurs avaient vendu leurs âmes et enterré tout ce qui faisait le charme de la série. Trahison : la guillotine fut plantée sur la place du marché. C'est donc avec une certaine appréhension que je me suis lancé dans l'analyse de DMC3, je vous livre mon jugement…

Ainsi, Dante sort de sa retraite. Les premiers instants de l'aventure sont chaotiques. Les cinématiques nous posent un scénario léger, où l'on apprend qu'une tour vient d'être érigée non loin de la demeure de notre ami. Votre frère maléfique refait surface, par conséquent la guerre est déclarée. Abel et Caïn ont repris du service, comme quoi les meilleures histoires n'ont pas d'âge. D'entrée, on croise le fer, des dizaines de monstres vous assaillent et vos seuls atouts sont le double pistolet et l'épée. On croirait que toutes les armes glanées au fil de vos péripéties passées ont disparu. On repart à zéro : dommage. Au début, les combats sont étranges, on se croirait dans des arènes. Vos mouvements sont serrés et les ennemis arrivent en masse. Le seul problème : la caméra a du mal à suivre l'action, elle ne se focalise que sur vous. On tire donc sur des monstres qui ne sont pas visibles à l'écran. C'est un défaut récurrent de la série qui au début a peu d'influence, mais s'avère délicat lors des affrontements avec les boss. Le premier d'entre eux ne vous posera aucun souci et même Nico, le testeur, n'en a fait qu'une bouchée. Attention mes amis, ceci n'est qu'un leurre car croyez moi, la difficulté est extrême. Le mode facile n'étant pas disponible d'entrée, il vous faudra d'abord massacrer de la bête en normal. Les objets magiques sont de ce fait indispensables et mourir sera une grande peine, les développeurs ayant eu la gentillesse de vous faire recommencer au début de la mission. Ainsi, si vous avez le malheur de perdre devant un boss, tout sera à refaire. Pas de compromis, Devil est réservé aux acharnés de la manette.

Comme d'habitude, les âmes perdues vous serviront à acquérir des objets magiques, à apprendre de nouvelles techniques de combat, mais également à modifier la puissance de feu de votre pétoire. On peut désormais changer d'armes à tout moment, et ce, sans passer par le menu. On exécute des combos dévastateurs en jonglant habilement avec les tranches L2 et R2. Le bouton rond permet d'effectuer des figures de style à la Lucky Luke et de tirer en même temps sur deux ennemis distincts. Le plaisir est au rendez-vous et ça, ce n'est déjà pas mal. La grande nouveauté est l'arrivée des "Styles". Ils affectent votre façon de combattre. Chacun d'entre eux offre à Dante des capacités et des enchaînements différents. Le "trickster" donne la possibilité d'esquiver les attaques de manière acrobatique, le "swordmaster" a pour objectif la maîtrise du combat au corps à corps, le "gunslinger" rend vos armes à feu plus destructrices, enfin le "royal guard" contre efficacement vos adversaires. Vous pouvez améliorer votre style en glanant des points d'expérience et en changer à tout moment. Les confrontations sont donc plus spectaculaires et ce sera à vous d'évaluer la situation pour adapter au mieux vos capacités. En effet, certains boss de fin de niveau ne pourront être défaits qu'avec un style bien particulier. Ce système est un vrai plus et augmente sensiblement l'intérêt du titre. Dante, au fil de l'histoire, deviendra plus fort, mais le problème c'est que vos ennemis aussi…

Ce qui marque : c'est la robustesse des monstres. Ils ne vous feront pas de cadeau et vous infligeront des dégâts conséquents. Le moindre coup sera dévastateur, et ce dès le début de l'aventure. Celle-ci d'ailleurs se décompose en une vingtaine de missions plus dures les unes que les autres, il vous faudra une dizaine d'heures pour clore ce chapitre. C'est le plus long de la trilogie. Capcom a donc fait un effort sur ce point en doublant la durée de vie. On peut ajouter à cela de bons graphismes et une ambiance sonore très métal.

Pourquoi ne pas mettre une meilleure note, me direz-vous ? C'est simple, même si cet opus est le plus abouti, il reste des gros points noirs qui affectent considérablement l'intérêt général. Ainsi, certains joueurs seront rebutés par la répétition des combats, mais également par une difficulté hors normes. Ajoutez à cela une lisibilité de l'action tronquée par des caméras souvent mal placées. Devil est donc réservé aux connaisseurs ou aux assoiffés de sang.