Test de Disgaea : Afternoon of Darkness
En 2004, notre microcosme avait été secoué par une annonce aussi inattendue que réjouissante. L’éditeur Koei, dans un élan de mansuétude envers le vieux continent, avait accordé à Disgaea le droit de s’exporter en Europe. Jusque-là réservé aux acharnés de l’import et aux aficionados du Tactical-RPG, le titre développé par Nippon Ichi pouvait dès lors se démocratiser et éclabousser de son aura les rayons des magasins spécialisés. Trois ans ont passé depuis la sortie de Disgaea : Hour of Darkness sur PS2 et voilà que l’éditeur japonais décide de nous combler une fois de plus en offrant à nos yeux ébahis Disgaea : Afternoon of Darkness sur PSP. Un simple remake ou un excellent portage sur la console portable de Sony ?
En une série d’épisodes tous plus invraisemblables les uns que les autres, le jeune roi et la vampiresse Etna vont devoir rendre sa superbe à la couronne royale. Mais avant le combat, il faut faire connaissance avec les sbires du royaume. Si, l’incongruité de la situation aidant, les échanges initiaux entre Laharl et Etna avaient pu vous faire sourire, les premiers pas du héros dans son château vont achever de vous convaincre du rocambolesque du titre. A l’image du zombie qui vous sert depuis des années sans savoir que vous existiez ni qui vous étiez, toute la ménagerie grouillant dans le hall de votre demeure offre des dialogues de haute volée. C’est d’ailleurs la principale force du titre, un humour distillé comme du gros sel mais qui ne s’avère jamais lourd ou tout du moins répétitif. De ce fait, vous ne regretterez jamais les apparitions des pingouins tueurs rafistolés d’Etna, qui se révèlent aussi débiles dans leurs discussions que redoutables dans les combats. A condition de les utiliser à bon escient…
Sans vouloir entraver le plaisir lié à la découverte de toutes les subtilités des joutes, laissez-moi vous dresser un rapide tableau. Pour vaincre vos adversaires, vous pouvez donc empiler vos personnages les uns sur les autres. Cela peut, par exemple, vous permettre d’atteindre des lieux situés en hauteur sur la carte ou de lancer violemment vos propres troupes sur les ennemis, ceci causant des dégâts dévastateurs à chacun des deux camps. Hormis son côté franchement ridicule, l’épaulé-jeté de persos peut aussi fonctionner avec les adversaires. Rien ne vous empêche de saisir fermement un opposant et de le balancer où bon vous semble. Attention toutefois, si vous envoyez un ennemi sur l’un de ses acolytes, les deux fusionneront alors pour devenir une seule et même créature bien plus puissante qu’à l’origine.
Abordons aussi brièvement les géostratégies. Dans chaque niveau, des objets pyramidaux servent de catalyseurs et renferment des bonus ou des malus ayant des conséquences importantes sur le déroulement des combats. A l’écran, vous remarquerez que certains cases possèdent des couleurs identiques à celles où reposent les pyramides. Les personnages se positionnant sur ces emplacement peuvent bénéficier d’une puissance d’attaque décuplée ou d’un gain d’expérience bien plus important qu’à l’accoutumée. Plusieurs alternatives s’offrent à vous pour tirer parti de ces géosymboles. Soit, vous déplacez vous-même les objets de façon à les poser sur une case de la même couleur que celles où vous avez placé vos personnages. Soit, vous détruisez purement et simplement les géosymboles et rendez à la zone une totale neutralité. Il n’y a donc pas de vérité générale dans Disgaea. Peu importe votre technique, seul le gain de la bataille compte.
Il y aurait encore tant à dire sur les immenses possibilités offertes par le gameplay du titre de Koei. Mais cessons-là cette énumération sommaire pour dire clairement à quel point ce jeu est immersif. Au-delà de l’humour omniprésent que nous avons déjà signalé, Disgaea : Afternoon of Darkness se veut être un véritable défi et une ressource infinie d’heures de jeu. Avec une dizaine de fins différentes, 150 classes de personnages et des innombrables niveaux dans le monde des objets, le soft développé par Nippon Ichi jouit d’une durée de vie réellement immense. Pour peu que vous soyez charmés par cet univers abracadabrant, par l’intensité de ces combats, par cette 2D sobre mais diablement mignonne et que de légers bugs de caméra ou une IA pas toujours inspirée ne vous rebute pas outre mesure, courez vous procurer ce Disgaea : Afternoon of Darkness. Sous ses airs de simple remake de la version PS2, il parvient à insuffler une seconde jeunesse à l’univers de Laharl tout en offrant un nouveau mode de jeu plus difficile et un niveau bonus alternatif. Du pur bonheur.