Test Fracture (PS3, Xbox 360) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Le réchauffement de la planète, ça vous parle ? Dans un futur proche, le dérèglement de notre système provoquera l'inondation de la plupart des pays côtiers, dont les Etats-Unis. Le Continent Nord-Américain se retrouvera alors fracturé en deux parties, la côte Est d'un côté, et la côte Ouest de l'autre. Non, il ne s'agit pas d'une prédiction de l'ami Paco Rabanne, mais du scénario de Fracture, le dernier-né des studios LucasArts.



Les Etats-Unis sont donc scindés en deux nations, provoquant par conséquent une véritable rupture idéologique. Dirigé par un général militaire complètement mégalomane, la côte Ouest cède à la tentation des nouvelles technologies en créant des soldats génétiquement modifiés. Contre cette pratique, le côté Est envoie ses troupes à San Francisco pour stopper l'évolution de cette race ultra évoluée. Comme d'habitude, rien de se passe comme prévu et notre héros national se retrouve propulsé dans une histoire de complot et de conflits d'intérêts. Un seul moyen de s'en sortir : tout faire péter. Vous l'aurez compris, Fracture est un jeu 100% action qui ne laisse que peu de place à l'exploration. Plutôt simple à prendre en main, Fracture reprend les codes des classiques du genre, comme Gears Of War 2 pour la course. Néanmoins, impossible de se cacher derrière les objets du décor. L'action étant véritablement soutenue, le joueur doit sans cesse courir dans tous les sens pour éviter les tirs ennemis. Les adversaires déboulent de partout ; on en vient même à se demander s'ils n'ont pas un générateur infini. Quoi qu'il en soit, Facture n'a rien d'une promenade de santé : les robots ne vous laissent aucun répit. La moindre déconcentration peut se traduire par une mort instantanée. Si Fracture est indéniablement rythmé, la jouabilité, trop lourde, n'arrive pas à suivre l'action. Ajoutons à cela une caméra pas très bien adaptée pour aboutir à des affrontements souvent nébuleux. Heureusement pour le joueur, l'intelligence artificielle des ennemis reste très limitée, mais ce comportement entrave évidemment la diversité des combats.



Les développeurs de Day1 Studios ont cependant réussi à donner de la pêche aux affrontements grâce à un nombre d'armes conséquent, du lance-roquette en passant par le fusil sniper. L'arsenal est d'ailleurs disponible en quantité au sein des niveaux, pas besoin de tourner des heures pour mettre la main sur l'objet nécessaire. Plus original, Fracture propose 4 types de grenades : parmi les plus attrayantes, signalons la grenade Vortex qui provoque un véritable tourbillon en aspirant tout sur son passage. Une autre permet quant à elle de faire pousser des colonnes pour franchir certains obstacles.



Jusque-là, on pourrait se dire que Fracture est tout ce qu'il y a de plus simpliste dans son genre. Mais si vous suivez un peu l'actualité vidéoludique, vous savez sans aucun doute que le titre de Day1 Studios contient une innovation de taille : la déformation du terrain. En effet, le jeu offre la possibilité de modifier le terrain et de le modeler à sa guise. Grâce au Distordeur, le joueur est autorisé à soulever ou à rabaisser l'environnement de manière illimitée. Jouissif et particulièrement amusant lors des premières parties, ce système montre rapidement ses limites. Avant même la sortie du jeu, nous étions en droit de nous poser la question suivante : est-ce que la déformation du terrain influe réellement sur le gameplay ? La réponse est à la fois oui et non. Oui, car il est vrai que ce processus offre une valeur ajoutée lors des affrontements. On peut à tout moment créer un monticule pour se protéger des ennemis, ou encore les piéger dans un trou. Problème, il est tout à fait possible d'en venir à bout sans se servir de son Distordeur, si ce n'est pour le fun. On regrette vraiment que la déformation n'ait pas été utilisée davantage que lors des situations scriptées où l'on se cantonne à rabaisser le terrain pour rentrer dans un sous-sol ou à le monter pour grimper sur un bâtiment. On aurait préféré une mécanique plus complexe avec un nombre d'énigmes conséquent. Cela ne se résume hélas qu'à quelques passages, comme dans un sous-terrain où il faut tracer un chemin pour guider des bombes vers une cible. Une séquence vraiment prenante qui ne se renouvelle qu'à très peu d'occasions. Frustrant !

Pour le reste, Fracture rempli plutôt bien sa mission de jeu d'action survitaminé avec des environnements jolis, alternant entre décors extérieurs (aux alentours du Golden Gate à San Francisco) et intérieurs. Bien travaillé, le level-design est assez varié pour combler les fans du genre. Même si dans sa globalité, l'animation tient la route, on retient quand même quelques saccades lors des moments chauds. On regrette aussi la mise en scène de mauvaise qualité, notamment à cause des problèmes de doublages et des personnages dont le charisme frise avec celui de Cindy Sanders. De son côté, le scénario manque aussi cruellement de rebondissements avec une narration parfois étrange... Soulignons quand même pour finir une bande-son orchestrale des plus agréables.



Fracture se classe comme un jeu d’action sympathique, soigné graphiquement, qui plaira sans doute aux fans du genre grâce à des batailles corsées et à un rythme dopé au RedBull. Mais comme on pouvait le craindre, le système de déformation, intrinsèquement intéressant, n'influence pas assez sur le gameplay. Un titre en manque d’ambition qui aurait pu prétendre à mieux en ayant plus de classe et davantage de complexité. On attend la suite.