Test Overlord : Raising Hell (PS3) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

L’objectif ? Devenir un Overlord tout puissant, craint et respecté. Mais Triumph Studios évite le genre heroïc-fantasy classique et pompeux, s’en moquant même à la moindre occasion. Le joueur incarne ici le Dark Lord, une brute sans visage au masque de métal et qui ne dit jamais mot. Tout juste ressuscité, armé de sa hache et fringuant dans son armure de guerre, il entend bien faire payer l’affront de la destruction et du pillage de sa citadelle. Celle-ci a été rasée par les soi-disant héros au service du bien. Ce qui en reste devient sa résidence et le point central du jeu. Mais il lui faudra la reconstruire afin de lui rendre sa glorieuse noirceur d’antan.


Guidé par le Minion Master, son « homme » de main, le joueur acquiert la faculté d’invoquer une horde foisonnante de « Minions ». Ces petits larbins se prennent joyeusement les coups à sa place et exécutent ses moindres désirs, jusqu’à se sacrifier pour l’aider à assouvir sa vengeance. Inspiré de manière plus qu’évidente des vilains Gremlins de Spielberg, ces familiers diaboliques aux longues oreilles sont plus qu’heureux de tout ravager sur leur passage dès que l’opportunité leur est offerte par leur maître. Ce dernier se contrôle grâce au joystick gauche et le joueur le déplace à travers les environnements luxuriants. Il dirige ses minions avec le stick droit et use également du bouton R2 lorsqu’il a besoin d’un ciblage plus précis. Quelquefois hasardeux, ce système fonctionne bien la plupart du temps et offre un gameplay original et plus que satisfaisant.


Bien que profondément malfaisant, le joueur doit néanmoins accomplir quelques bonnes actions pour les habitants des environs, peureux et lâches, incapables d’arrêter une bande de Halflings. Heureusement, il est possible de se passer de leurs remerciements et de leur envoyer les minions à la gorge une fois la quête accomplie. Car après tout, comme toutes les créatures qu’il faudra affronter, les pécores ont aussi une âme –sous forme d’orbe- que l’on peut récolter pour agrandir son armée. Le principe du « tout détruire et piller » des minions aura vite fait de satisfaire le coté sadique qui sommeille dans chaque joueur. Celui-ci n’hésitera pas longtemps à leur faire ramasser tout ce qui peut l’être pour augmenter son butin, semant ruines, désolation et désespoir sur leur passage. C’est simple, stupidement drôle et diaboliquement efficace. Charmant même, car on ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire lorsque les fidèles minions tendent à leur maître les trésors dûment soutirés en disant « c’est pour vous, maître ! ». Pareil lorsque l’on frappe à coups de pied le bouffon masochiste, que l’on massacre un troupeau de moutons, ou que l’on détruit un champ de citrouilles… que les petits diables s’empressent de porter tels des trophées.


Les premiers Minions que le joueur contrôle, les marrons, sont les soldats basiques. Ils sont doués pour la baston, tourner des roues ou porter des objets lourds, mais pas du tout efficaces face à un mur de flammes, une étendue d’eau ou un nuage toxique. Ces tâches, on l’aura compris, incombent aux autres types de serviteurs. Les rouges lancent des boules de feu et enflamment ennemis et environnements. Les verts sont immunisés aux gaz toxiques et peuvent les neutraliser. Tandis que les bleus peuvent évoluer dans l’eau sans se noyer et réanimer leurs compagnons, mais sont inutiles au combat.


Le changement entre les différents petits monstres est intuitif : une pression sur le bouton R1 ouvre un sous-menu qui permet de choisir une catégorie spécifique avec le bouton correspondant du pad. De plus, le jeu permet de placer des marqueurs avec le bouton triangle, afin de laisser un groupe en position stratégique à un endroit défini. Par exemple, faire pleuvoir des boules de feu depuis une position élevée avec les rouges ou tout simplement franchir une étendue d’eau avec les bleus et ouvrir un passage pour les autres sans qu’ils ne se noient.


Tandis que l’histoire avance, et que la taille de la horde augmente (de 5 à un maximum de 50), se développent des éléments de stratégie et de puzzle. Il n’est plus possible de passer à l’attaque et de gagner uniquement par la force du nombre. Bien souvent, l’armée entière de serviteurs peut être réduite à néant à cause d’une décision inconsidérée. Mais aussi frustrantes que puissent paraître ces pertes, Overlord : Raising Hell offre des moyens simples de se réapprovisionner en larbins, de se téléporter directement à la citadelle et de là, à tous les endroits-clé du jeu. Car l’Overlord seul sans ses Minions ne suffit pas. Il dispose de peu de vie et de magie (pourtant efficace) et ce, malgré les upgrades apportés par les objets trouvés ou fabriqués à la forge de la citadelle. Celle-ci est également customisable, grâce à la maîtresse de maison, qui Ferrero Rochers mis à part, fait profiter la demeure d’un bon goût qui charmera les invités, pour autant qu’il y en ait. De là, il est également possible d’affronter une nouvelle fois les monstres vaincus via un système de combats d’arènes, sous les acclamations des spectateurs, moins ravis de la victoire de leur maître que des morceaux de minions éparpillés après le match.


Considérant les améliorations des versions originales Xbox 360 et PC, Overlord sur PS3 a comblé la carence d’une minimap, cette absence rendait l’avancée bien souvent difficile. Comme savoir où aller ou ce que l’on a déjà visité. Triumph a visiblement écouté les avis des joueurs et rajouté une carte au coté gauche de l’écran avec des icônes d’indication très utiles pour les objectifs clés, les portes d’invocation ou de téléportation. Mieux encore, un indicateur de type « brouillard de guerre » permet d’y visualiser simplement les lieux non explorés, information plutôt essentielle lorsque beaucoup d’environnements du jeu se ressemblent. Dommage, cependant, qu’une carte générale n’ait pas été rajoutée au passage afin de mieux se repérer dans le monde d’Overlord.


Même si le graphisme général n’a pas changé depuis l’année passée, d’autres ajouts et corrections sont à noter. Ainsi l’IA des minions, qui reste encore perfectible, mais les petits monstres ne restent plus bloqués à l’arrière ou ne perdent plus le personnage principal en route. De plus, le système de caméra automatique de cette version fonctionne agréablement. Le verrouillage des cibles à été modifié de sorte que le joueur bénéficie désormais de plus grandes chances de viser correctement (bouton R2). En fait, la PS3 bénéficie de la version qui aurait du sortir dès le départ. Mais sans vouloir accabler les développeurs, il reste des problèmes de fluidité lors de l’invocation des hordes de serviteurs ou lorsque ceux-ci sont trop nombreux. En outre, les détenteurs de la PS3 bénéficieront directement des ajouts téléchargeables des versions précédentes, ce qui enrichit l’intérêt du titre et augmente considérablement sa durée de vie.


Du coup, la question du prix se pose vraiment. Un an après sa sortie et au vu des ajouts et corrections effectués, un prix de 70€ est-il justifié ? D’autant que les versions Xbox 360 et PC sont disponibles à moindre coût ? En compensation, on notera que les détenteurs de PS3 disposent désormais de la meilleure version possible. Celle-ci vaut largement son pesant d’or et pourrait presque faire passer les autres portages pour des béta-test non finalisées.

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Overlord : Rising Hell se place parmi les meilleurs jeux disponibles sur PS3 à ce jour. Un design plaisant et réussi, des personnages au charisme et au charme certains, des dialogues bourrés d’humour, le tout pour un ensemble réalisé dans les règles de l’art. L’habile mélange d’action-aventure avec des éléments de stratégie-puzzle font de ce portage PS3 d’Overlord un véritable petit bijou que l’on ne saurait que conseiller de posséder. Pour peu que l’on aime faire preuve d’un peu de sadisme -et inutile de se mentir, tout le monde a un petit penchant à faire le mal qui ne demande qu’à s’exprimer-, il est difficile de ne pas se laisser tenter.