Test Phoenix Wright : Ace Attorney - Justice For All (Nintendo Wii, Nintendo DS) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

L'avocat des causes perdues, des cas impossibles et sans issues pour lesquels la seule fin envisageable est la peine de mort est de retour. Après ses premiers procès qui l'ont vu sauver des innocents accusés à tort de meurtres et vaincre les avocats de l'accusation les plus retors, Phoenix pensait sans doute prendre un peu de repos bien mérité et s'occuper d'affaires simples. Mais c'était compter sans Capcom qui nous gardait sous le coude la suite de ses interventions au barreau, déjà parues sur GBA exclusivement au Japon.



Ce sont donc quatre nouvelles enquêtes que notre avocat à la coiffure de hérisson va devoir résoudre cette fois, soit une de moins que dans le précédent volet. Et tout commence plutôt mal pour lui. Alors qu'il est en plein procès, Phoenix est subitement devenu amnésique, il ne se souvient de rien, pas plus de la personne qu'il doit défendre que de la pratique de son métier d'avocat. Vous l'aurez compris, cette petite subtilité est l'occasion de nous familiariser avec les mécanismes de la défense. Aidé de Maya Fey, devenue son assistante/associée depuis les sinistres événements survenus précédemment (qui ont vu Phoenix perdre son mentor, la séduisante Mia Fey), il va réapprendre en quelques minutes les bases et fondements de son métier.

Quels sont-ils ? Chargé de la défense, Phoenix doit prouver que son client est innocent en démontant les arguments de l'accusation (la partie adverse qui n'a qu'un but, faire condamner l'accusé), en prouvant que les témoins mentent ou se contredisent, pour au final démasquer le véritable coupable du meurtre commis. Pour cela, il peut attaquer la déposition du témoin, de façon à en apprendre un peu plus sur les informations communiquées par ce dernier. Phoenix peut émettre une objection afin de présenter une preuve pour montrer que le témoin ne dit pas la vérité. Toutes ces fonctions sont réalisables au stylet, avec les boutons de la console ou en utilisant le micro de la DS en appuyant sur « Y » et en hurlant « Un Instant ! », « Objection ! » ou « Prends-ça ! ».



Cette série d'affaires est à nouveau issue des enquêtes précédentes parues sur GBA. Pas de grandes nouveautés donc quant au style graphique de la série. Les habitués retrouveront les mêmes attitudes de Phoenix, de l'inspecteur Dick Tektiv, du procureur Bouley et du juge, le tout représenté sous forme de petites animations style « Anime » très sympathiques. Pas de révolution à attendre de ce côté. Heureusement, les nouveautés proposées sont tout de même intéressantes et nous allons sans tarder les présenter à la barre.

J'appelle donc le premier témoin : le profil des personnages. Jusqu'alors, les seuls éléments pouvant être présentés pour mettre en défaut les témoignages étaient les preuves réunies dans le dossier (éléments obtenus lors des phases d'enquêtes ou apportés par l'accusation lors du procès). Désormais, il est également possible de présenter le profil d'un des nombreux personnages rencontrés ou évoqués durant l'enquête. Cela ajoute clairement un cran supplémentaire à la profondeur de la réflexion pour trouver comment prouver ses dires. Si vous n'avez pas d'objection, j'aimerais présenter un deuxième témoin.

J'appelle à la barre la Patience du juge. Veuillez décliner vos noms et profession : patience du juge, barre de vie pouvant faire perdre Phoenix quand j'arrive à zéro. Expliquez-nous votre rôle dans cette affaire : je remplace les points d'exclamation de l'opus précédent. Ces points d'exclamations disparaissaient quand Phoenix n'arrivait pas à présenter la bonne preuve. Avec la jauge de patience du juge, la marge de manoeuvre est variable et, selon la gravité ou la difficulté de la preuve à apporter, la perte peut-être plus ou moins importante. Arrivée à zéro, le procès est perdu. Une bonne alternative beaucoup plus subtile et qui met encore plus la pression quand on voit que parfois pratiquement la moitié de cette jauge peut être éliminée en cas d'erreur.

Pour ajouter encore plus à la réflexion, il est souvent proposé de placer soi-même, grâce au stylet, sur le plan des lieux du crime, la position des protagonistes ou de choisir sur une preuve l'élément contradictoire, sachant qu’une mauvaise compréhension ou interprétation des indices accumulés entraîne immanquablement une diminution de la jauge de patience.

Enfin, cette jauge se retrouve au niveau de la dernière nouveauté de cet épisode : les verrous-psyché. Durant les phases d'enquêtes, les témoins peuvent renfermer des secrets au plus profond d'eux-mêmes. Rapidement, on obtient le « Magatama », un collier mystique permettant de voir que le témoin ne veut pas tout nous dévoiler. Il est alors possible, toujours en prouvant, de tenter d'ouvrir ses verrous-psyché plus ou moins nombreux. En cas d'erreur, la jauge diminue (cela ne conduit pas à une fin de partie toutefois) et en cas de succès, Phoenix récupère 50% de la valeur totale de la jauge. La vidéo qui suit vous montre l'ouverture des trois verrous-psyché de Maximilien Galactica lors de la troisième affaire.





En dehors des points que nous venons d'évoquer, Phoenix Wright Ace Attorney : Justice For All, ne provoque plus grande surprise chez les connaisseurs de la série. On prend les mêmes et on recommence pourrait-on dire. Cette fois, l'avocat de la défense est Franziska Von Karma, fille de Manfred Von Karma que Phoenix avait dû affronter dans sa dernière enquête. Son but : la perfection et comme personne n'est parfait, elle finira par perdre elle aussi face à Phoenix. Enfin, cela dépend surtout de nous. La structure du titre est également calquée sur l'épisode précédent. On retrouve ainsi l'affaire introductive pour apprendre à jouer, l'accusation de Maya et de nouvelles affaires.

Cette aventure nous permet d'en apprendre un peu plus sur Phoenix et sur ceux qui l'entourent. Mia décédée, il prend la tête du cabinet d'avocat aidée de Maya, la soeur de Mia. Pearl est la petite nouvelle, aux pouvoirs mystiques impressionnants. Mia s'incarne en elle. Phoenix Wright ce n'est pas seulement une succession d'affaires plus compliquées les unes que les autres aux multiples rebondissements et aux solutions très souvent tirées par les cheveux qui vous feront vous en arracher plus d'un. C'est une véritable série à la trame complexe qui a ses propres rebondissements. Pourquoi Franziska Von Karma s'acharne-t-elle à ce point ? Cherche-t-elle à se venger de la victoire de Phoenix sur son père ? Pourquoi Phoenix refuse-t-il d'aborder le cas Benjamin Hunter, le procureur coriace des affaires précédentes ? Toutes ces questions trouveront-elles leur réponse ou contribueront-elles à en soulever d'autres ? Phoenix Wright c'est aussi une grande famille, avec de nombreux personnages récurrents que l'on retrouve au fil de la partie et auxquels on s’attache progressivement : Eva Cozésoucis, Dick Tektiv, Gustavo Lonté.

Phoenix Wright c'est aussi une sacrée dose d'humour aussi bien dans les dialogues, les cogitations intérieures de l'avocat que dans les animations des divers personnages ou leurs patronymes. Phoenix Wright, champion du monde des « Monsieur Madame » ? Les dialogues sont primordiaux, mais la traduction en demi-teinte est regrettable (phrases incomplètes, fautes d'orthographe ou d'accords...). La difficulté de cet épisode a été grandement augmentée par rapport au précédent et les histoires sont certes peu nombreuses, mais particulièrement longues et riches en rebondissements. Cette longueur est d'autant plus sensible qu'il est impossible d'accélérer le défilement des textes sauf à les avoir déjà lus.

Même si le jeu manque cruellement de rythme, il est difficile de s'ennuyer lors d'une partie. La possibilité de sauvegarder à n'importe quel moment permet de progresser par étapes et de ne jamais être bloqué. Les thèmes musicaux sont identiques à ceux de la précédente version durant le procès et changent en fonction des lieux et de la tournure que prennent les événements. Ils sont toujours aussi répétitifs et souvent agaçants, mais jouent un rôle non négligeable tout comme les bruitages et les effets textuels soulignant les revirements de situation.



Ces nouvelles aventures ne sont que du bonheur pour les fervents admirateurs de l'avocat qui apprécieront le caractère retors de ces affaires et la découverte plus poussée de la vie de Phoenix. Les autres devront surtout passer par le premier épisode afin de se familiariser avec la logique des concepteurs et surtout pour comprendre les nombreuses références faites et se plonger dans la trame étendue au-delà des procès. Affûtez vos méninges, présentez vos meilleurs arguments, préparez-vous à vivre des enquêtes longues, prenantes, intéressantes et riches en rebondissements, mais sans la surprise de la nouveauté.



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