Test Pure Football (Xbox 360, PS3) : 2/10 sur JeuxVideo.fr

Après des années d'absence dans le domaine du football, Ubisoft débarque avec Pure Football... ah, non en fait, on me signale dans l'oreillette que le développeur/éditeur français s'était déjà lancé dans l'adaptation de ce sport avec Academy of Champions Football sur Wii. De mémoire, il s'agissait d'un titre arcade qui était aussi sympa que le fait de devoir passer la tondeuse un jour de pluie sur un terrain rempli de taupinières, avec une horde de plantes carnivores mutantes aux trousses. En sera-t-il de même avec ce Pure Football ? La réponse tout de suite avec notre test.


Comme son cousin Wii, Pure Football propose une expérience footballistique orientée « arcade », donc bien loin des simulations que sont Fifa et PES. Il dispose de règles remaniées (pas de coup franc, pas d'arbitre, cinq joueurs seulement de chaque côté, n'importe quelle faute peut donner lieu à un pénalty - si trop de fautes ont été commises auparavant -, on peut agresser le gardien, etc.) pas forcément dans le sens du beau jeu et du fairplay.

Si les deux types de commandes disponibles (une typée PES et l'autre typée Fifa) ne dépayseront pas les amoureux de ballon rond, c'est surtout le système de jauges qui fait office de plus-value. Et dans le fond, certaines idées ne sont pas forcément inintéressantes en soi. Par exemple, chaque tir, centre ou coup pied de coin est régi par un système de jauges. Relâcher le bouton dédié au bon moment (quand l'aiguille est dans la bonne zone) sera nécessaire pour faire mouche. Les tirs cadrés remplissent la jauge « Pure » qui, une fois totalement pleine, permet de faire une attaque surpuissante. Comme énoncé rapidement plus haut, les fautes se cumulent en remplissant une jauge de faute. Une fois cette dernière pleine, le pénalty est sifflé. Bon, pourquoi pas...

Sauf que pour le coup, en match, la sauce ne prend pas véritablement et ce, pour plusieurs raisons. Déjà, la maniabilité est rigide au possible et se paie même le luxe d'être parfois imprécise. On a ainsi fréquemment du mal à récupérer la balle (en faisant efficacement barrage à l'adversaire) ou à passer un joueur en un contre un. L'action est molle et l'ensemble demeure trop basique pour réellement amuser. En plus de cela, la réalisation est bancale. Les graphismes sont bien pauvres et n'arrivent pas à nous enlever de la tête que Pure Football ressemble plus à un plagiat de Fifa Street 3 qu'à une oeuvre vraiment originale. Les joueurs caricaturaux (parfois reconnaissables, mais bien souvent pas du tout) ont du mal à nous enthousiasmer, les stades n'ont pas grand-chose pour eux et les paysages urbains aux alentours ont globalement autant de profondeur qu'une crêpe écrasée par un hippopotame. Les ralentissements sont permanents aussi bien en solo qu'en multi, où une certaine latence viendra en plus ajouter une touche de goût amer, sur un plat déjà difficilement mangeable. Miam !




On note certes quelques efforts sur l'interface (le menu est plutôt stylisé), les infographies illustrant les moments forts du match essaient quant à elles et tant bien que mal de dynamiser les choses... mais cela reste en vain, tant le titre manque de qualité et de profondeur à tous les niveaux. De même, le mode Carrière (qui a le mérite d'être là et d'avoir un début un poil scénarisé) ainsi que la rubrique de Création de joueur et d'équipe ne nous retiendront pas non plus beaucoup de temps. Et même si les noms des 230 joueurs et 17 équipes internationales sont les bons, le contenu demeure bien chiche pour convaincre, même à environ 30 euros.

Que dire de l'intelligence artificielle en carton (les joueurs se démarquent mal, les goals ont tantôt du génie et tantôt une cacahouète en guise de cervelle, etc.) ou bien de l'environnement sonore lacunaire (les bruitages sonnent faux, les commentaires des joueurs en français sont aussi niais que difficiles à supporter, les musiques de fond sont globalement insipides) ? Rien d'autre de bien poli, malheureusement. Car ce qui est frustrant avec Pure Football, c'est qu'il manque autant de finition que de conviction (pourtant c'est bien Ubi qui développait le dernier Splinter Cell, non ?) dans ce qu'il propose. Pourtant, le créneau du foot urbain ou plus « arcade » n'est pas forcément engorgé à l'heure actuelle ; il y avait certainement moyen de sortir (positivement) du lot.


Lancé en toute discrétion afin de surfer sur la vague « Coupe Du Monde », Pure Football a presque tout du pur foot...age de [tuuut!]. Avec sa réalisation bancale, son gameplay maladroit, sa maniabilité lourde, son contenu un peu chiche et surtout son manque de fun au global, le titre d'Ubisoft ne peut être conseillé en dépit de son prix réduit (environ 30 euros). A prix inférieur ou équivalent, un Fifa Street 3 ou un Mario Strikers Charged Football d'occasion feront sans doute bien mieux l'affaire. Dommage, car on peut déceler quelques petites idées pas forcément inintéressantes qui auraient pu apporter du frais dans l'univers des jeux de foot.