Test Shadow of rome (PS2) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Capcom ne cesse de nous surprendre par la diversité de ses titres. Cette fois, les créateurs des Onimusha et Resident Evil s'attaquent à Rome et son empire. Les jeux basés sur l'histoire antique revenant à la charge ces derniers temps, Shadow of rome arrivera-t-il à rester le dernier survivant de l'arène ?

Tout commence lorsque le grand Jules César (un peu trop héroïsé à mon goût dans le prologue), garant de la paix et de la sécurité de l'Empire, est lâchement assassiné. La suprématie de l'Empire déclinant aux frontières comme à l'intérieur, un coupable est rapidement trouvé : le père d’Agrippa, le héros de cette aventure. Néanmoins, Agrippa, qui est un valeureux centurion, est en campagne pour repousser les envahisseurs et de ce fait, n'a pas connu les dernières nouvelles de Rome. Octavien, un fidèle ami également neveu de César, ne croyant pas à la culpabilité de Vispanius (le père d'Agrippa), décide de faire sa propre enquête. Agrippa, quant à lui, apprendra plus tard le sort réservé à Vispanius, et va vite comprendre que la dernière chance pour revoir son père est de remporter le Grand Tournoi de gladiateurs. Le meilleur gagne le droit d'exécuter un condamné. Que Russell Crowe aille se cacher, Agrippa est dans l'arène !

Comme vous pouvez l'imaginer, il y aura deux quêtes parallèles dans Shadow of Rome, jouables avec les deux protagonistes que sont Octavien et Agrippa. Celle d'Agrippa commence par un combat dans l'arène, et est suivie par un flash-back sympa dans lequel vous lutterez pour préserver les frontières romaines (voir la JV-TV pour plus d'infos). Les phases consistent donc essentiellement en du combat au corps à corps d'une extrême violence. Cette violence "explicite", comme énoncé avant l'introduction du titre, vous permettra de découper des hommes en deux, de les priver de quelques-uns de leurs membres, etc. L'hémoglobine coule à flots, mais sachez néanmoins qu'elle peut être atténuée ou totalement supprimée dans les options. Le bourrinage prévaut donc, même si quelques subtilités existent. Une grosse hache sera certes efficace, mais très lente, il faut ainsi bien choisir ses armes et équipements (bouclier, casque), lesquels s'usent au long des combats. N'oubliez pas de faire plaisir au public, il vous enverra de nouvelles armes et de la nourriture utile pour reprendre de la vie. Les phases avec Octavien tranchent vraiment avec celles d'Agrippa, puisqu'il s'agit plutôt d'infiltration et d'enquête. Vous aurez à votre disposition toute une gamme de mouvements comme siffler pour attirer un garde, longer les murs, grimper, se déguiser, questionner, voler des costumes, épier dans une serrure, jeter un coup d'œil furtif, etc. Capcom nous propose donc à priori un jeu très complet et riche de par l'alternance très intéressante baston/réflexion qui pourrait relancer sans cesse l'intérêt de jeu.

Et force est de constater que, même si les périodes avec Octavien manquent un tantinet de consistance, cette variation dans la jouabilité est très appréciable, surtout si on rajoute les phases de char. Ces courses se jouant sur trois ou quatre tours de piste sont en effet un vrai condensé de fun. Vous pourrez par exemple faire dérailler et combattre vos ennemis en ramassant des armes, sans oublier de gérer la fatigue de votre cheval. Assurément un des meilleurs passages du titre ! Graphiquement, le titre est agréable avec des environnements crédibles et des couleurs assez chatoyantes. L'ambiance, qui n'est pas sans rappeler le fabuleux Gladiator de Ridley Scott, est bien encadrée par une musique digne du même long métrage. Et même si le crénelage et le brouillard sont assez présents, notamment dans les phases de combat, le tout reste très satisfaisant. D'autant plus qu'aucun ralentissement ne vient gâcher vos batailles : c'est bien le principal. Shadow of Rome vient donc là où aucun titre n'avait réussi à reproduire (sans lasser) les batailles de la Rome antique (gladiateurs, chars ou même batailles aux frontières), tout en gardant une intrigue assez intéressante pour vous encourager à continuer.

C'est dit, Capcom revient sur le devant de la scène avec ce jeu original (contrairement aux suites développées par l'éditeur) et plein de bonnes idées. Le jeu est abouti, travaillé, et sent bon la volonté de faire plaisir au joueur. Des phases d'action trépidantes, d'autres avec un peu plus de réflexion pour ne pas lasser et enfin des défis comme la course de chars, qui font sacrément monter l'adrénaline. Finalement que demande-t-on à un titre aujourd'hui ? Pas d'être parfait, juste d'être divertissant et prenant. Et dans ce rôle, Shadow of Rome est sans doute le meilleur de la catégorie "jeux d'arène inspirés de la Rome antique".