Shaun White Snowboarding : blanc comme neige ?
Depuis Amped 3, aucun jeu de snowboard n'avait osé descendre les pistes vertigineuses sur consoles nouvelle génération. Un affront aujourd'hui réparé avec le lancement de Shaun White Snowboarding en provenance de l'éditeur français Ubisoft. Shaun White, véritable star internationale de la discipline, réussira-t-il à imposer sa suprématie dans le monde virtuel ? Voici notre verdict.
Populaire à l'époque du duel Playstation / Nintendo 64, le snowboard sur consoles a connu son âge d'or avec la série Cool Boarders, puis l'excellent 1080° conçu par les studios de Nintendo Japon. Le petit moment de nostalgie, larme à l'oeil, étant terminé, on peut maintenant retourner en 2008 avec notre jeune prodige aux cheveux couleur carotte. Comme l'indique le titre, Ubisoft s'est donc entouré de ce véritable surdoué pour concevoir son tout premier jeu de snowboard. Le studio de Montréal s'est ainsi plongé, tête baissée, dans la poudreuse en s'appuyant sur les conseils avisés de Shaun White. Shaun est d'ailleurs également présent au sein du jeu, il assure votre formation en vous guidant tout au long de cette aventure glacée. Mais avant de débouler dans l'enfer blanc, le joueur doit enfiler la tenue nécessaire : Shaun White Snowboarding propose en effet la possibilité de customiser son personnage. Mouffles, vestes, fixations, planches, l’équipement disponible s'avère pléthorique. Mais un look fashion se paie forcément très cher, d'où la nécessité de gagner de l'argent pour se payer les plus belles planches.
Le titre propose un monde ouvert avec quatre stations différentes, Japon, Alpes, Alaska et Park City. Il a surtout la particularité d'offrir tous les environnements sur un plateau d'argent. Comprenez par là que les quatre stations sont directement déverrouillées, juste après le tutoriel. Il confère aussi d'emblée une grande accessibilité avec la possibilité de monter au sommet de la montagne grâce à l'hélicoptère ou, plus originale, en s'accommodant simplement du télésiège. Cette volonté d'immerger le joueur dans un monde totalement ouvert accorde évidemment une véritable sensation de liberté, un bol d'air frais saupoudré d'une délicieuse poudreuse. Entre les chalets en forme de half-pipe des Alpes, les violents dénivelés du Japon et les avalanches ébouriffantes de l'Alaska, le jeu d'Ubisoft bénéficie d'un contenu éclectique, du moins en substance. De surcroît, la variété des environnements panoramiques et la vastitude des cartes enfoncent le joueur dans un certain dépaysement, mais cette impression de grandeur fond comme neige au soleil ! Car en débloquant sciemment tous les environnements, Ubisoft se heurte forcément à des effets collatéraux, bien connus dans ce genre de cas.
Plus concrètement, les différents défis passent au second plan. Le système d'évolution de Shaun White, reposant sur les gains et les défis, tombe rapidement dans une crevasse. Pourquoi se prendre la tête sur des épreuves rébarbatives alors que l’on peut tout simplement s'éclater à dévaler les pistes ? Car il faut bien avouer qu'au niveau du challenge, le jeu n'a rien de très original à se mettre sous la dent. Collecte des pièces (Quête de Shaun White), courses, half-pipe, big air, les épreuves sont dispersées aux quatre coins de la station, représentée par des points sur la carte. Mention spéciale tout de même à une épreuve dont le but est de rester le plus longtemps dans les airs. En fin de compte, l'évolution permet surtout d'acquérir de nouvelles compétences spéciales comme la possibilité de se concentrer pour gagner de la vitesse ou fracasser le décor.
Après quelques heures de jeu, Shaun White donne le sentiment sérieux que les développeurs n'ont voulu froisser personne, en essayant de ratisser le public le plus large possible. À ce titre, Ubisoft a opté pour une jouabilité entre simulation et arcade. Le contrôle, plutôt délicat à maîtriser, est d'ailleurs assez rigide et montre rapidement ses faiblesses lors des séquences chaudes. Les tricks, qui s'effectuent principalement avec le stick de droite, s'enchaînent rapidement, quitte à tomber parfois dans l'excès. En tout cas, les possibilités de tricks sont nombreuses grâce à d'innombrables spots dispersés aux quatre coins des montagnes. Une interface bien pensée permet même d'enregistrer et de partager ses meilleures performances.
Difficile de savoir à qui se destine vraiment Shaun White. Mais son langage codé et sa culture du snow' prononcé devraient ravir les amoureux de la discipline. Ces derniers pourront également jouir d'une ambiance bien trempée avec des morceaux connus tels que Ting Tings ou Heart. Shaun White demande aussi un certain effort au joueur : il faut aimer fouiner, s’arrêter et régulièrement marcher pour trouver des spots masqués et plus improbables.
En apparence, Shaun White est plutôt beau : panoramas ravissants et rendu de la neige resplendissant. La poudreuse, ainsi que tous les effets techniques de la neige et de ses bourrasques ont bénéficié d'un traitement de faveur. Hélas, Shaun White agit comme un trompe-l'oeil, car en se rapprochant, on constate des textures crasseuses et fades. Un design qui frise avec le mauvais goût. On note également de nombreux bugs de collision et un clipping parfois frustrant. Par contre, il faut avouer que, malgré les nombreux personnages à l'écran, le jeu reste stable et totalement fluide ; parfait pour accentuer les sensations de glisse. D'autant plus que les changements de surface ont été respectés de manière à rendre l'expérience encore plus enivrante. Pour ce qui est du mode en ligne, Shaun White propose un contenu conséquent qui autorise 16 joueurs à rejoindre une même station. Au programme, pari entre amis et Roi De La Colline (entre autres). En revanche, aucune possibilité de jouer à plusieurs sur la même console.
Sentiment de liberté totale, sensations grisantes, Shaun White bénéficie de qualités intrinsèques évidentes. Mais proposer un monde ouvert ne suffit pas à rendre l'expérience pleinement satisfaisante. Au-delà du gameplay, c'est la structure même du jeu qui est bancale, l’intérêt se trouvant donc forcément entravé par ce côté permissif. Même si on aurait apprécié davantage un titre dirigiste et plus soigné, Shaun White devrait réussir à contenter les fans du genre, à défaut de mieux pour le moment sur les supports Next-Gen'.
Populaire à l'époque du duel Playstation / Nintendo 64, le snowboard sur consoles a connu son âge d'or avec la série Cool Boarders, puis l'excellent 1080° conçu par les studios de Nintendo Japon. Le petit moment de nostalgie, larme à l'oeil, étant terminé, on peut maintenant retourner en 2008 avec notre jeune prodige aux cheveux couleur carotte. Comme l'indique le titre, Ubisoft s'est donc entouré de ce véritable surdoué pour concevoir son tout premier jeu de snowboard. Le studio de Montréal s'est ainsi plongé, tête baissée, dans la poudreuse en s'appuyant sur les conseils avisés de Shaun White. Shaun est d'ailleurs également présent au sein du jeu, il assure votre formation en vous guidant tout au long de cette aventure glacée. Mais avant de débouler dans l'enfer blanc, le joueur doit enfiler la tenue nécessaire : Shaun White Snowboarding propose en effet la possibilité de customiser son personnage. Mouffles, vestes, fixations, planches, l’équipement disponible s'avère pléthorique. Mais un look fashion se paie forcément très cher, d'où la nécessité de gagner de l'argent pour se payer les plus belles planches.
Alice ça glisse
Le titre propose un monde ouvert avec quatre stations différentes, Japon, Alpes, Alaska et Park City. Il a surtout la particularité d'offrir tous les environnements sur un plateau d'argent. Comprenez par là que les quatre stations sont directement déverrouillées, juste après le tutoriel. Il confère aussi d'emblée une grande accessibilité avec la possibilité de monter au sommet de la montagne grâce à l'hélicoptère ou, plus originale, en s'accommodant simplement du télésiège. Cette volonté d'immerger le joueur dans un monde totalement ouvert accorde évidemment une véritable sensation de liberté, un bol d'air frais saupoudré d'une délicieuse poudreuse. Entre les chalets en forme de half-pipe des Alpes, les violents dénivelés du Japon et les avalanches ébouriffantes de l'Alaska, le jeu d'Ubisoft bénéficie d'un contenu éclectique, du moins en substance. De surcroît, la variété des environnements panoramiques et la vastitude des cartes enfoncent le joueur dans un certain dépaysement, mais cette impression de grandeur fond comme neige au soleil ! Car en débloquant sciemment tous les environnements, Ubisoft se heurte forcément à des effets collatéraux, bien connus dans ce genre de cas.
VidéoTest de Shaun White Snowboarding
Shaun White Snowboarding : VidéoTest de Shaun White Snowboarding
Plus concrètement, les différents défis passent au second plan. Le système d'évolution de Shaun White, reposant sur les gains et les défis, tombe rapidement dans une crevasse. Pourquoi se prendre la tête sur des épreuves rébarbatives alors que l’on peut tout simplement s'éclater à dévaler les pistes ? Car il faut bien avouer qu'au niveau du challenge, le jeu n'a rien de très original à se mettre sous la dent. Collecte des pièces (Quête de Shaun White), courses, half-pipe, big air, les épreuves sont dispersées aux quatre coins de la station, représentée par des points sur la carte. Mention spéciale tout de même à une épreuve dont le but est de rester le plus longtemps dans les airs. En fin de compte, l'évolution permet surtout d'acquérir de nouvelles compétences spéciales comme la possibilité de se concentrer pour gagner de la vitesse ou fracasser le décor.
Après quelques heures de jeu, Shaun White donne le sentiment sérieux que les développeurs n'ont voulu froisser personne, en essayant de ratisser le public le plus large possible. À ce titre, Ubisoft a opté pour une jouabilité entre simulation et arcade. Le contrôle, plutôt délicat à maîtriser, est d'ailleurs assez rigide et montre rapidement ses faiblesses lors des séquences chaudes. Les tricks, qui s'effectuent principalement avec le stick de droite, s'enchaînent rapidement, quitte à tomber parfois dans l'excès. En tout cas, les possibilités de tricks sont nombreuses grâce à d'innombrables spots dispersés aux quatre coins des montagnes. Une interface bien pensée permet même d'enregistrer et de partager ses meilleures performances.
Difficile de savoir à qui se destine vraiment Shaun White. Mais son langage codé et sa culture du snow' prononcé devraient ravir les amoureux de la discipline. Ces derniers pourront également jouir d'une ambiance bien trempée avec des morceaux connus tels que Ting Tings ou Heart. Shaun White demande aussi un certain effort au joueur : il faut aimer fouiner, s’arrêter et régulièrement marcher pour trouver des spots masqués et plus improbables.
Vidéo #12 - Direction l'Alaska
Shaun White Snowboarding : Vidéo #12 - Direction l'Alaska
En apparence, Shaun White est plutôt beau : panoramas ravissants et rendu de la neige resplendissant. La poudreuse, ainsi que tous les effets techniques de la neige et de ses bourrasques ont bénéficié d'un traitement de faveur. Hélas, Shaun White agit comme un trompe-l'oeil, car en se rapprochant, on constate des textures crasseuses et fades. Un design qui frise avec le mauvais goût. On note également de nombreux bugs de collision et un clipping parfois frustrant. Par contre, il faut avouer que, malgré les nombreux personnages à l'écran, le jeu reste stable et totalement fluide ; parfait pour accentuer les sensations de glisse. D'autant plus que les changements de surface ont été respectés de manière à rendre l'expérience encore plus enivrante. Pour ce qui est du mode en ligne, Shaun White propose un contenu conséquent qui autorise 16 joueurs à rejoindre une même station. Au programme, pari entre amis et Roi De La Colline (entre autres). En revanche, aucune possibilité de jouer à plusieurs sur la même console.
Conclusion
Sentiment de liberté totale, sensations grisantes, Shaun White bénéficie de qualités intrinsèques évidentes. Mais proposer un monde ouvert ne suffit pas à rendre l'expérience pleinement satisfaisante. Au-delà du gameplay, c'est la structure même du jeu qui est bancale, l’intérêt se trouvant donc forcément entravé par ce côté permissif. Même si on aurait apprécié davantage un titre dirigiste et plus soigné, Shaun White devrait réussir à contenter les fans du genre, à défaut de mieux pour le moment sur les supports Next-Gen'.
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