Sonic et Le Chevalier Noir : un coup d'épée dans l'eau
Ces dernières années, ce bon vieux Sonic a multiplié les come-back manqués, voire complètement foireux pour certains. Dernier échec en date, Sonic Unleashed, sympathique revival plombé par une dimension beat them all pataude pour ne pas dire pire. Avec Sonic et Le Chevalier Noir, Sega ridiculise une fois de plus sa mascotte en lui collant une épée dans les pognes. Mauvaise idée ...
Quelle drôle d'histoire tout de même que ce cross-over entre l'univers de Sonic et les légendes arthuriennes. L'arrivée de notre hérisson bleu sur les terres d'Albion se fait d'ailleurs comme un cheveu sur la soupe : pour se défendre des troupes d'un roi Arthur manifestement possédé, la magicienne Merlina - petite fille de Merlin - invoque un preux chevalier qui se trouve être Sonic, interrompu en pleine dégustation de hot-dogs. Le hérisson se voit alors confiée la destinée de la perfide Albion et devra affronter les Chevaliers de la Table Ronde qui se révèleront d'ailleurs être de vieilles connaissances ...
Pour remplir son office, ce brave Sonic pourra compter sur le tranchant de Caliburn - on ne rigole pas - une épée « vivante » arrachée de l'emprise d'un rocher. Ainsi armé, notre héros s'en va sillonner différents environnement à toute vitesse en agitant son épée pour protéger la veuve et l'orphelin. Concrètement, Sonic et Le Chevalier Noir mêle plateforme survitaminée dans le plus pur style de la série et affrontements d'une mollesse insupportable. Contradictoire dites-vous ? Et pas qu'un peu ! Là où Unleashed alternait les deux gameplay en phases de jour et phases de nuit, cette nouvelle itération mélange les genres dans un grand n'importe quoi particulièrement rebutant.
Jugez plutôt : à peine sa vitesse de pointe atteinte que Sonic doit stopper sa course pour dérouiller quelques soldats en armures soudainement apparus sur sa route, comme sortis de terre. Et bis repetita jusqu'à la fin du niveau. Et quand ce ne sont pas des ennemis qui le freinent, ce sont les villageois qui viennent quémander quelques anneaux, certaines missions nous imposant de leur distribuer un certain nombre de ces précieux bijoux histoire de leur redonner espoir. Bref, rarement un Sonic n'avait à ce point frustré son joueur. Un choix de game design complètement aberrant qui vire parfois à la torture lorsque la course de notre hérisson est barrée tous les cinq mètres.
Pire, la maniement de l'épée s'avère particulièrement hasardeux, la faute à une reconnaissance de mouvements imprécise au possible. Car, vous vous en doutez bien, l'exécution d'un coup d'épée passe évidemment par une petite gesticulation Wiimote en main. Malheureusement un petit temps de latence vient systématiquement parasiter les coups portés. Pour compenser, on aura alors souvent tendance à branler sauvagement la Wiimote. Pour efficace qu'elle soit, cette solution devient très vite pénible et fatigante. Un plaisir de jeu en berne, voire inexistant, malgré des niveaux très courts abrégeant rapidement notre ennui. Mais ici encore il y a à redire : question level-design, Sonic et Le Chevalier Noir franchit encore un cap dans le dirigisme à outrance. Au point qu'il est d'ailleurs presque impossible de faire marcher arrière, alors que le jeu peut parfois nous y contraindre si l'on a manqué un villageois à sauver par exemple. Tout retour est alors sanctionné d'une marche arrière affreusement laborieuse.
Et ce ne sont pas les quelques tentatives pour lui donner un semblant de profondeur qui sauvent le gameplay du naufrage. Outre une attaque spéciale permettant d'enchaîner plusieurs adversaires à la suite puisant dans une jauge de puissance, Sonic peut s'équiper de deux objets parmi la multitude de cochonneries ramassées dans les niveaux. Mais pour cela il devra d'abord les identifier à l'aide de points ID le rétribuant à chaque fin de stage selon sa performance. Plus l'objet est rare plus le nombre de points demandés sera élevé. Malheureusement, les effets attachés à ces objets sont le plus souvent imperceptibles et l'on renoncera donc à s'en servir après quelques tentatives.
Enfin, notre hérisson peut également alterner entre trois classes différentes : Paladin, basé sur le combat, Cavalier, privilégiant la vitesse, et enfin Chevalier, classe mitoyenne équilibrée. Une fois encore les différences ne sont pas assez marquées, même après avoir fait évoluer Sonic dans chacune des classes. Une approche teintée de RPG qui pouvait se justifier au regard du contexte exploité mais qui tombe à la flotte faute de réelle incidence sur le gameplay. Un peu comme la présence de Knuckles, Shadow et Amy qui n'apporte pas grand chose de neuf. A mi-chemin de l'aventure, les trois acolytes rejoindront Sonic en tant que personnages jouables. Si chacun dispose de caractéristiques propres, celles-ci ne transfigurent pas le gameplay, hormis peut-être Amy qui se distingue un peu plus du reste de la troupe.
Bref un gameplay trop bancal dont il n'y a pas grand chose à sauver et qui n'incitera d'ailleurs personne à perdre son temps sur le multijoueurs inintéressant proposé en sus. Dommage, car cet opus peut se targuer d'une réalisation de bonne facture avec un panel d'environnements variés, un frame-rate constant, quelques très jolis effets visuels et une palette de couleurs chatoyantes. Nous sommes tout de même bien loin du portage raté de Sonic Unleashed ! Les cut-scenes mêlant images de synthèse et dessins (à peine) animés participent également d'une franche réussite visuelle. Mais cela n'est pas suffisant pour contrebalancer les trop nombreuses tares dont est perclus cet opus. Et hop, encore un retour perdant.
Sega continue son méticuleux travail de sape de son icône la plus populaire ou, pour parler en termes marketeux, de sa marque la plus forte. La Sonic Team est manifestement au bout du rouleau, contrainte de débiter du Sonic à petit budget et sans aucune espèce d'ambition en dehors du profit à court terme. Sonic et Le Chevalier Noir en témoigne une fois de plus en exploitant paresseusement un gimmick usé jusqu'à la corde. Et quelle idée que cette course d'obstacles sur lesquels Sonic vient le plus souvent se casser les dents pour redémarrer mollement jusqu'à la prochaine embûche. Non, vraiment ce pauvre hérisson n'avait pas besoin de ça. Si ça continue, il va falloir en référer à la SPA ...
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Sonic et Le Chevalier Noir : c'est noir, il n'y a plus d'espoir ?
Quelle drôle d'histoire tout de même que ce cross-over entre l'univers de Sonic et les légendes arthuriennes. L'arrivée de notre hérisson bleu sur les terres d'Albion se fait d'ailleurs comme un cheveu sur la soupe : pour se défendre des troupes d'un roi Arthur manifestement possédé, la magicienne Merlina - petite fille de Merlin - invoque un preux chevalier qui se trouve être Sonic, interrompu en pleine dégustation de hot-dogs. Le hérisson se voit alors confiée la destinée de la perfide Albion et devra affronter les Chevaliers de la Table Ronde qui se révèleront d'ailleurs être de vieilles connaissances ...
Vidéo #10 - VidéoTest déchainé !
Sonic Et Le Chevalier Noir : Vidéo #10 - VidéoTest déchainé !
Pour remplir son office, ce brave Sonic pourra compter sur le tranchant de Caliburn - on ne rigole pas - une épée « vivante » arrachée de l'emprise d'un rocher. Ainsi armé, notre héros s'en va sillonner différents environnement à toute vitesse en agitant son épée pour protéger la veuve et l'orphelin. Concrètement, Sonic et Le Chevalier Noir mêle plateforme survitaminée dans le plus pur style de la série et affrontements d'une mollesse insupportable. Contradictoire dites-vous ? Et pas qu'un peu ! Là où Unleashed alternait les deux gameplay en phases de jour et phases de nuit, cette nouvelle itération mélange les genres dans un grand n'importe quoi particulièrement rebutant.
« Rarement un Sonic n'avait à ce point frustré son joueur »
Jugez plutôt : à peine sa vitesse de pointe atteinte que Sonic doit stopper sa course pour dérouiller quelques soldats en armures soudainement apparus sur sa route, comme sortis de terre. Et bis repetita jusqu'à la fin du niveau. Et quand ce ne sont pas des ennemis qui le freinent, ce sont les villageois qui viennent quémander quelques anneaux, certaines missions nous imposant de leur distribuer un certain nombre de ces précieux bijoux histoire de leur redonner espoir. Bref, rarement un Sonic n'avait à ce point frustré son joueur. Un choix de game design complètement aberrant qui vire parfois à la torture lorsque la course de notre hérisson est barrée tous les cinq mètres.
Pire, la maniement de l'épée s'avère particulièrement hasardeux, la faute à une reconnaissance de mouvements imprécise au possible. Car, vous vous en doutez bien, l'exécution d'un coup d'épée passe évidemment par une petite gesticulation Wiimote en main. Malheureusement un petit temps de latence vient systématiquement parasiter les coups portés. Pour compenser, on aura alors souvent tendance à branler sauvagement la Wiimote. Pour efficace qu'elle soit, cette solution devient très vite pénible et fatigante. Un plaisir de jeu en berne, voire inexistant, malgré des niveaux très courts abrégeant rapidement notre ennui. Mais ici encore il y a à redire : question level-design, Sonic et Le Chevalier Noir franchit encore un cap dans le dirigisme à outrance. Au point qu'il est d'ailleurs presque impossible de faire marcher arrière, alors que le jeu peut parfois nous y contraindre si l'on a manqué un villageois à sauver par exemple. Tout retour est alors sanctionné d'une marche arrière affreusement laborieuse.
Vidéo #11 - Un niveau volcanique
Sonic Et Le Chevalier Noir : Vidéo #11 - Un niveau volcanique
Et ce ne sont pas les quelques tentatives pour lui donner un semblant de profondeur qui sauvent le gameplay du naufrage. Outre une attaque spéciale permettant d'enchaîner plusieurs adversaires à la suite puisant dans une jauge de puissance, Sonic peut s'équiper de deux objets parmi la multitude de cochonneries ramassées dans les niveaux. Mais pour cela il devra d'abord les identifier à l'aide de points ID le rétribuant à chaque fin de stage selon sa performance. Plus l'objet est rare plus le nombre de points demandés sera élevé. Malheureusement, les effets attachés à ces objets sont le plus souvent imperceptibles et l'on renoncera donc à s'en servir après quelques tentatives.
« Dommage, car cet opus peut se targuer d'une réalisation de bonne facture ! »
Enfin, notre hérisson peut également alterner entre trois classes différentes : Paladin, basé sur le combat, Cavalier, privilégiant la vitesse, et enfin Chevalier, classe mitoyenne équilibrée. Une fois encore les différences ne sont pas assez marquées, même après avoir fait évoluer Sonic dans chacune des classes. Une approche teintée de RPG qui pouvait se justifier au regard du contexte exploité mais qui tombe à la flotte faute de réelle incidence sur le gameplay. Un peu comme la présence de Knuckles, Shadow et Amy qui n'apporte pas grand chose de neuf. A mi-chemin de l'aventure, les trois acolytes rejoindront Sonic en tant que personnages jouables. Si chacun dispose de caractéristiques propres, celles-ci ne transfigurent pas le gameplay, hormis peut-être Amy qui se distingue un peu plus du reste de la troupe.
Bref un gameplay trop bancal dont il n'y a pas grand chose à sauver et qui n'incitera d'ailleurs personne à perdre son temps sur le multijoueurs inintéressant proposé en sus. Dommage, car cet opus peut se targuer d'une réalisation de bonne facture avec un panel d'environnements variés, un frame-rate constant, quelques très jolis effets visuels et une palette de couleurs chatoyantes. Nous sommes tout de même bien loin du portage raté de Sonic Unleashed ! Les cut-scenes mêlant images de synthèse et dessins (à peine) animés participent également d'une franche réussite visuelle. Mais cela n'est pas suffisant pour contrebalancer les trop nombreuses tares dont est perclus cet opus. Et hop, encore un retour perdant.
Conclusion
Sega continue son méticuleux travail de sape de son icône la plus populaire ou, pour parler en termes marketeux, de sa marque la plus forte. La Sonic Team est manifestement au bout du rouleau, contrainte de débiter du Sonic à petit budget et sans aucune espèce d'ambition en dehors du profit à court terme. Sonic et Le Chevalier Noir en témoigne une fois de plus en exploitant paresseusement un gimmick usé jusqu'à la corde. Et quelle idée que cette course d'obstacles sur lesquels Sonic vient le plus souvent se casser les dents pour redémarrer mollement jusqu'à la prochaine embûche. Non, vraiment ce pauvre hérisson n'avait pas besoin de ça. Si ça continue, il va falloir en référer à la SPA ...
Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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