Test UEFA Euro 2008 (PS2, PS3, Xbox 360, PSP) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

A partir du 7 juin prochain et un match entre la Suisse et la République Tchèque, l’Euro 2008 débutera. L’occasion est belle pour Electronic Arts de proposer le jeu officiel de la compétition pour que tout un chacun puisse vivre la compétition pads, chips et bières à portée de main. Et qui dit jeu officiel dit forcément licences à gogo. Avec 53 sélections nationales européennes, Euro 2008 est très complet. D’autant plus qu’une trentaine de joueurs garnissent ces différentes escouades. En ce qui concerne l’Equipe de France, sachez que les cadres sont au rendez-vous, ainsi que certains seconds couteaux comme Nasri, Briand ou Gourcuff. Malheureusement, il n’est pas possible d’aller piocher dans une liste de réservistes comme cela était possible dans d’anciens opus.


Si la base de données du jeu demeure solide, on ne peut pas en dire autant des modes de jeu qui ne sont pas légion. La phase finale de l’Euro est évidemment présente, les éliminatoires sont aussi là sous la forme de défis (gagner avec deux buts d’écart, renverser un score défavorable) à réaliser. A la place du « Deviens Pro » se trouve un mode de jeu semblable à celui de FIFA 08, à savoir contrôler un seul joueur sur le terrain. Cette fonctionnalité est jouable jusqu’à quatre, l’IA prenant la direction des joueurs n’étant pas gérés par un « humain ». En fonction des bons choix effectués et des erreurs commises, un système de note sanctionne les performances de ce quarté de footballeurs. Le mieux noté devenant capitaine pour le match suivant et ainsi de suite.

Par ailleurs, le Online est omniprésent grâce à des matchs simples, classés sur le web ou non, mais aussi d’un véritable championnat d’Europe sur la toile. Chaque joueur est libre de choisir son équipe et de la mener des huitièmes à la finale de l’Euro. Les patriotes devraient donc tenter de mener leur pays au toit continental tandis que les mercenaires talentueux prendront les rênes des nations faibles, celles-ci offrant énormément de points en cas de victoire sur un adversaire plus prestigieux.


Côté graphique, Euro 2008 s’appuie sur le déjà très beau FIFA 08 pour rendre une copie encore plus aboutie que le jeu sorti à l’automne dernier. En ce qui concerne les joueurs, la ressemblance est flagrante. La déception se lit sur le visage de Buffon lorsque Ribery et sa cicatrice lui plante un but décisif. Le front perlé de sueur, un Thierry Henry au faciès réjoui vient célébrer ce but avec son compère. Rien n’est à jeter au niveau de la modélisation des joueurs… et des sélectionneurs qu’EA a pour la première fois rendu plus vrai que nature au bord de la pelouse.


Mais en dépit de ces éloges visuels, il faut bien pester contre les nombreux ralentissements qui surviennent aussi bien lors des replays ou des cut-scenes que dans le jeu en lui-même, Quand de nombreux joueurs grouillent dans une surface de réparation notamment. Online, ces ralentissements peuvent être accompagnés de grosses séquences de lag, rendant fatalement les parties plutôt pénibles.

On ne le dira jamais assez, EA nous a surpris avec FIFA 08. L’éditeur américain, qui nous avait habitué à des jeux insipides ces derniers temps a cette année fait des efforts pour améliorer sa licence. Mais en dépit de ces progrès et de la déception PES 2008, Konami conserve toujours une longueur d’avance au niveau de la simulation pure. Certes, FIFA et Euro 2008 sont beaux, ils détiennent toutes les licences et sont commentés avec panache. Néanmoins, un manque de fluidité continue d’entraver le plaisir ressenti manettes en mains. Il est difficile de percevoir la même joie en dirigeant des joueurs robotiques, très loin de la fluidité offerte par PES.


Concernant le gameplay, pestons contre le manque de pertinence du changement de joueur. Qu’on la règle en manuel ou en automatique, la sélection demeure aussi imprécise d’un épisode à l’autre. Défensivement, on reste souvent impuissants face à une contre-attaque plein axe lancée par un joueur rapide. Le temps que l’on prenne le contrôle du joueur le plus apte à contrecarrer l’assaut adverse, il est trop tard. Cette observation est d’autant plus frustrante lorsque l’on joue en multi et que l’adversaire humain profite de ces hésitations pour perforer une défense aussi apathique que la charnière centrale du PSG. Les gardiens de but non plus ne sont pas exempts de tout reproche. Ils ont, entre autres défauts, la fâcheuse tendance à se relever aussi vite que des pachydermes arthritiques. Et quand cette faillite de l’ultime défenseur s’ajoute à une fébrilité de l’ensemble de l’arrière-garde, cela donne un jeu où les attaques prennent le dessus sur les défenses.


Le principal reproche adressé à FIFA 08 était son manque de dynamisme. EA a voulu réparer cette erreur en augmentant la vitesse des joueurs. Ce qui devait offrir un rendu plus punchy s’avère au final bancal avec des footballeurs courant plus vite et une transmission du ballon toujours aussi anémique. Il est donc fréquent de préférer foncer tête baissée vers le but adverse, que ce soit avec des flèches comme Ribery ou Cristiano Ronaldo, mais aussi avec des croulants comme Makelele ou Thuram. Voir notre Lilian national remonter tout le terrain pour finalement envoyer une frappe désespérée sur le poteau de corner est un spectacle aussi hilarant que pathétique. A voir au moins une fois dans sa vie.

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Avec son contenu restreint et ses soucis techniques, UEFA Euro 2008 ne constitue assurément pas un investissement obligatoire pour les détenteurs de FIFA 08. Seuls les acharnés du football trouveront intéressant la possibilité de défendre les couleurs de leurs vraies nations, aux commandes des vrais joueurs parfaitement modélisés, dans les vrais stades, avec les vrais ballons du championnat d’Europe. Pour les autres, il vaut mieux attendre FIFA 09 et espérer que le redressement de la franchise d’EA se confirme.