Test Watchmen : The End Is Nigh (PS3, Xbox 360) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Deadline Games suit donc l’engouement du moment pour ces super héros et profite de la sortie du film pour nous servir cette préquelle à la bande dessinée. L’action se déroule à New York, en 1972, et l’on retrouve deux personnages masqués : Le Hibou et Rorschach. Tous deux jouables, on peut inviter un ami à nous rejoindre pour parcourir les niveaux à deux. C’est peu et la variété n’est pas l’apanage de ce titre qui flaire mauvais le jeu à licence. Au moins nous conte-t-il un pan caché de l’histoire des Watchmen. Mais pas en entier… Car en venant à bout des six chapitres de l’aventure, il est clair qu’une suite ne saurait se faire attendre d’autant qu’il a toujours été prévu de distribuer le jeu sous forme d’épisodes. Disponible sur le Live, le PSN et internet pour la version PC, on ne sera au moins pas obligé de débourser le prix pour ça. Et c’est tant mieux.

Car si les Watchmen remportent de nombreux suffrages dans les salles obscures, pas sûr qu’il en soit de même dans les canapés de nos salons bien éclairés. Dès les premières minutes de jeu, on ne peut que constater avec effroi la lourdeur des personnages, joueurs et ennemis. L’action ainsi que les coups, les dialogues, le scénario et à peu près tout ce que vous trouverez dans le jeu est mou au possible. On se retrouve là avec un beat them all sans saveur, ennuyeux et pataud. Même Street of Rage sur Megadrive vous amusera plus. On reste pourtant plein de bonne volonté dans les deux premières heures mais la palette réduite d’enchaînements, le fait de ne pouvoir effectuer le moindre saut ou encore la répétitivité abusive du titre enterrent tous nos efforts pour y croire. On arpente des ruelles glauques et crasseuses, aux décors finalement lui aussi peu changeant, en distribuant des mandales sans force ni conviction.

Il suffit d’avancer tout droit pour attendre une ruée de loubards dans une salle inutilement immense, les abattre tous et recommencer sans discontinuer. La linéarité de l’ensemble est affligeante et seuls quelques passages séparent nos deux comparses une poignée de secondes. Pas de quoi se retrouver seul en danger. La mécanique est d’ailleurs toujours la même : Hibou joue du grappin et passe par les toits tandis que son compagnon reste au sol et attend son bon vouloir pour se faire soulever un rideau de fer avant de progresser. Wahou. Hibou ne sert pas qu’à ça heureusement. Il est bien utile en combat pour accaparer l’attention des belligérants qui ne se soucieront plus de nous. Pas d’affolements lorsque notre second réclame de l’aide : il ne peut mourir et ne nécessite aucun soin. Encore des mécaniques de gameplay qui passent à la trappe alors que le jeu s’y prête pourtant à merveille.

Comme le level design, plutôt fade mais qu’on n’a aucun plaisir à fouiller pour trouver de nouveaux combos et améliorations de nos jauges de vie et de rage. Le personnage se déplace trop lentement pour se motiver à avaler les distances. Cette dernière, une fois, pleine nous accorde un surplus de force et de vitesse bienvenu dans les cas ou le surnombre est trop prononcé. C’est d’ailleurs la seule manière qu’à trouver Deadline Games pour augmenter la difficulté : augmenter le nombre d’ennemis. Si ces derniers gagnent en puissance et points de vie, ils n’en sont pas plus difficiles à éliminer. On spam les coups de poings en plaçant une prise de temps en temps et on tue nos adversaires avec violence lors des mises à mort au ralenti. Là encore, pas de quoi s’extasier. Le nombre de finish se cantonne à une dizaine et se répètent donc rapidement. Les déclencher consiste uniquement à presser sur la touche apparaissant au-dessus de la tête d’un méchant agonisant. Dans le feu de l’action, les combos ne sont pas si simples à effectuer. On comprend rapidement que les précéder d’une esquive est le meilleur moyen de parvenir à ses fins. Technique valable également pour éviter et contre-attaquer des hommes munis d’armes comme des bouteilles, des pieds de biche ou encore des battes de baseball. Des éléments que l’on voit dans le décor mais qu’on ne peut ramasser que si nos adversaires les ont apportées avec eux… Aucune interactivité avec l’environnement en dehors des échelles, valves et interrupteurs ne vient pimenter l’aventure. Seules quelques serrures crochetables, plutôt rares, nous accordent un break dans ces combats soporifiques.

Techniquement parlant par contre on ne se plaindra pas trop de ce Watchmen : The End is Nigh. Le moteur graphique est réussi dans son ensemble (personnages et décors) mais on note là aussi des absences aberrantes comme le moteur physique oublié en route. Les cut scenes diviseront sans doute le public. Elles arborent un style 2D rendant hommage à la bande dessinée mais les animations et la palette de couleurs pourraient en rebuter plus d’un (à moins que la BD ne soit exactement comme ça ce qui expliquerait bien des choses).

On pouvait se réjouir de la distribution de Watchmen mais c’est une grosse déception et un (mauvais) jeu à licence de plus à entasser avec les autres. Deadline Games fournit le strict minimum. A cause de la distribution sur les plateformes de téléchargement qui limite la taille des fichiers du jeu ? Mystère. On ne peut en tout cas pas vous conseiller le jeu et ses quatre heures de gameplay limité, lourd et ennuyeux au possible. Par contre, le film a l’air de valoir le déplacement et son prix, lui.