Présentation du Wiiware
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Le service de téléchargement de Nintendo, le Wiiware, arrive le 20 mai. Pour marquer le coup la firme nippone a organisé une présentation des titres de lancement, directement dans leurs locaux européens, à quelques kilomètres de Francfort. Développeurs indépendants du monde entier s’étaient donc réunis, très fiers de nous montrer le fruit de leurs efforts.
Tout le monde peut développer des jeuxRetour au sommaire
Depuis l’arrivée des consoles nouvelle génération, les joueurs n’ont eu que quelques mots à la bouche : haute définition, réalisme et, dans le cas de la Wii, nouvelle manière de jouer. Mais l’on a tendance à oublier que les possibilités Online de la « next-gen » apportent aussi un vent de fraîcheur à l’industrie. Que l’on parle du Xbox Live Arcade, du Playstation Network ou du Wiiware, les possibilités de téléchargement de contenus sont telles que tout studio de développement, peu importe ses moyens, à désormais la possibilité de proposer ses titres en téléchargement, en échange de quelques euros.« Quelqu’un qui développe un jeu ne doit pas avoir à se battre contre autres choses que sa propre imagination et créativité. » Cette phrase, sortie de la bouche de Laurent Fisher, directeur marketing de Nintendo Europe, résume à elle seule la pensée de Nintendo.
Un état d’esprit qui semble tout naturel, la politique de la firme étant d’amener le jeu vidéo à la portée de tous, que l’on soit joueurs ou développeurs. A ce propos, Nintendo entend bien laisser un maximum de liberté aux créateurs. Une fois enregistré en tant que « développeur Nintendo » (une simple procédure à effectuer via le web), une liberté quasi-totale est laissée au studio. S’il doit se plier tout de même à quelques contraintes évidentes (classification, contenu légal…), le créateur peut laisser libre cours à son imagination et proposer un concept autrement plus culotté que la majorité des titres qui apparaissent sur nos étals.
Un concept, un jeu, une diffusion Online très simple à mettre en place : un système de création et de distribution qui rencontre de plus en plus de succès. Nintendo ne pouvait donc décemment pas occulter cette tendance. D’autant plus que les coûts de développement actuels explosent et qu’un éditeur est avant tout là pour gagner de l’argent, misant dans 95% des cas sur une licence ou un genre éculé. « Si aujourd’hui quelqu’un arrive chez un éditeur avec le concept de Tetris, je ne suis pas sûr que celui-ci soit édité » ajoute Laurent Fisher, appuyant de ce fait la volonté de Nintendo de ne plus brider la créativité.
Du concept audacieux…Retour au sommaire
« Notre but est que de nouveaux genres de jeux apparaissent et rencontrent un grand succès ». A la vue des titres qui étaient présentés, le pari semble en partie remporté. L’ensemble des titres Wiiware du lancement européen était accessible et, si certains se contentaient d’un gameplay connu, d’autres misaient sur la fraicheur et la nouveauté. A noter que certains titres ne seront pas disponibles dès le 20 mai, mais dans le mois suivant l’ouverture du service.Parmi ceux là, Lostwinds, du studio Frontrier, est sans doute le plus attirant. Malgré le quart d’heure passé sur le titre, l’ambiance zen et écolo qui se dégage de l’ensemble est enivrante. Toku est un jeune garçon chargé de lever la malédiction qui pèse sur le monde de Mistralis. Pour ce faire, le héros est aidé par Enril, l’esprit du vent. Le joueur dirige à la fois Toku et Enril. Prenant la forme d’un titre d’action platesformes, la Wiimote est ici utilisée avec une grande intelligence. Alors que l’on contrôle le garçon au stick analogique, les mouvements de Wiimote permettent de contrôler le vent. Si Toku saute dans un précipice profond, agitez la télécommande sous ses pieds et vous amortissez sa chute. Une plante grimpante vous barre le chemin : créez un courant d’air sur la flamme à proximité pour propager le feu et détruire l’obstacle… Tout le titre repose sur l’interactivité entre le héros et le vent et le fait de diriger les deux à la fois apporte un plus indéniable. Ajoutez à cela un habillage à la fois sobre et coloré, rappelant Okami ou un long métrage de Miyazaki, et vous obtenez un titre extrêmement prometteur, aussi bien par sa forme que par son fond.
A côté de ce hit potentiel, d’autres OVNI vidéoludiques étaient exposés. Pop fait partie de ceux là et repose sur un principe tellement simpliste qu’on reste au premier abord dubitatif : éclater le plus de bulles possibles en un minimum de temps. Les bulles possèdent différentes couleurs et il s’agit de grouper les mêmes types pour créer des chaines et maximiser son score. Les résultats sont affichables sur le WCF et le multijoueurs n’a pas été oublié. Pratiqué seul, le titre semble vite montrer ses limites mais le potentiel à plusieurs (jusqu’à quatre) est bien plus évident. Utilisez divers bonus, donnez des malus à votre adversaire… Tous les coups sont bons pour faire un meilleur score. Si le jeu est vendu à petit prix, l’achat peut valoir le coup.
Pour finir, Toki Tori donne quant à la lui dans le puzzle-game, proposant un mix entre Boulder Dash et Lemmings. Un poussin parcourt 70 niveaux, dans lesquels il se doit d’amasser tous les œufs s’y trouvant. Gouffre, ennemis et autres fourberies lui barrent le chemin. Pour se défendre, la mascotte a à sa disposition différents items en quantité limité. Ponts, téléporteurs, attrape fantôme… Chaque tableau est un labyrinthe et l’étude préalable du chemin est indispensable, sous peine d’un rapide arrachage de cheveux. Là encore, la wiimote est utilisée à bon escient et le titre intéressera aussi bien le premier casual gamer venu que le hardcore gamer en manque de challenge cérébral.
…Au classique dépoussiéréRetour au sommaire
La plupart des genres semblent être représentés dans ce line-up Wiiware. Quel que soit ses goûts, Nintendo mise sur la variété.Hudson Soft était là pour le prouver, avec Star Soldier R, un gros trip Shoot’em up hardcore. Dans ce titre, seul le score final compte. A tel point que les parties sont chronométrées. Sessions de deux ou cinq minutes : à vous de choisir. Durant ce court temps, un seul but : maximiser son score. Défilement vertical, ennemis par dizaines, armes bonus, patterns à apprendre par cœur… Les fans de shoot arcade apprécieront. L’autre intérêt du jeu est l’affichage des meilleurs scores mondiaux sur le web, à la manière de Mario Kart Wii. Ceci dit, le fait de ne pouvoir jouer que deux ou cinq minutes risque de s’avérer frustrant. Sans conteste un jeu destiné à une niche de joueurs, accros au score.
Le cas de Final Fantasy Crystal Chronicles : My life as a King est plus délicat. Autant être honnête : les quelques minutes passées sur le titre ne nous ont pas permis de juger de sa qualité. En surface, l’habillage est assez austère et la ville que l’on doit ériger manque de vie. Le principe du titre ressemble de loin à Dark Chronicles de Level-5 : construire des bâtiments au moyen de ressources que l’on récoltera en explorant les donjons alentour. Le titre semble en tout cas plutôt complexe et dispose de plusieurs aspects à creuser.
Prendre un genre connu et en proposer une version dédiée au Wiiware : une recette tentée par plusieurs développeurs. Ainsi, TV Show King de GameLoft est un clone de Buzz et ne s’en cache pas. Jouable à quatre, le jeu est basé sur le concept archi classique du QCM. Tous les thèmes y sont abordés et la culture générale semble primée. Malgré un air de déjà jouer, la sauce prend et c’est toujours un plaisir de prouver sa supériorité intellectuelle à ses potes.
Si TV Show King copie allégrement la concurrence, Dr Mario & Germ Buster donne carrément dans le remake d’un vieux classique. Un titre qui aurait presque sa place sur Console Virtuelle. On retrouve ce bon vieux Mario et ses pilules, dans des parties solos et surtout en multijoueurs. Le principal ajout est un mode Online, permettant à chacun de prendre une pilule avec un japonais ou un suédois. Le mode « Germ Buster » quant à lui, est basé sur un mini jeu présent dans le Programme d'Entraînement Cérébral Avancé Du Dr. Kawashima.
Dernier titre de ce line-up, Pirates : The Key of Dreams reprend, lui aussi, le concept d’une gloire passée : overboard ! sur PSone. Piraterie, shoot’em up et multijoueurs font bon ménage, dans ce jeu développé par les hollandais de chez Oxygen Interactive. Dirigez un navire parmi trois proposés (petit, moyen ou gros, la taille influençant la vitesse et la résistance), et canonnez dans tous les sens. En solo, le titre semble moyennement réussi, la faute à un level-design extrêmement classique, mais une fois de plus l’argument principal est son mode multi, à la fois simple et amusant. 35 arènes sont proposées, dans des joutes jusqu’à quatre. Rapide à prendre en main et immédiatement fun, le mode multijoueurs de Pirates : The Key of Dreams peut s’avérer des plus plaisants. A la condition, une fois de plus, que le titre soit vendu à un prix correct.
A retenirRetour au sommaire
Avec le Wiiware, Nintendo creuse un peu plus la voie du « jeu pour tous », débutée avec la DS et la Wii. A la vue des premiers titres dévoilés, deux tendances se dessinent : d’un côté, des développeurs optant pour un concept novateur, au risque de dérouter le public et de l’autre, des valeurs sûres adaptées à ce format de distribution. Que l’on ne s’y trompe pas, il y a du bon et du moins bon dans les deux catégories. Mais il est agréable, parfois de se retrouver devant un choix : allons nous nous laisser porter par la poésie de Lostwinds ou préférons une bonne poilade entre amis sur TV Show King ou Pirates : The Key of Dreams ? Avec des prix allant de 8 à 15 € et une fréquence de sortie bimensuelle, nul ne doute que le Wiiware trouvera son public, qu’il soit casual ou hardcore.