E3 2010 : SOCOM 4 en preview, I don't like to move it

Le PlayStation Move était à l'honneur sur le stand de Sony : une multitude de mini-jeux plus ou moins intéressants et ... SOCOM 4, seul jeu vraiment orienté gamer utilisant le périphérique. Et comme ce fut notre première rencontre avec le titre de Zipper Interactive, ces premières impressions insisteront forcément un peu petit plus sur la qualité du contrôle que sur le détail du gameplay. D'autant qu'une seule mission nous était proposée et qu'il est donc toujours compliqué de se prononcer sur la base d'un programme aussi limité sans tomber dans le jugement précipité. C'est donc en partie en tant que seul représentant du versant gamer du PlayStation Move issu du line-up Sony que nous allons aborder ce SOCOM 4 sans oublier, dans la mesure du possible, de vous parler de ce que promet de nouvel opus en termes de gameplay et de réalisation.



Après un SOCOM 3 convaincant (vendu, souvenez-vous, avec un micro-casque permettant de diriger ses hommes par commande vocale) puis un SOCOM : Confrontation axé sur le jeu en ligne complètement raté, Zipper Interactive est attendu au tournant par les fans des premiers opus de la série. Pourtant, ces derniers risquent de grincer des dents en se frottant à ce quatrième opus. En effet, Zipper Interactive a pris le pari terriblement risqué de sacrifier une bonne partie de la dimension tactique de son titre pour se rapprocher encore un peu plus du TPS. Concrètement, le joueur est accompagné de deux petites escouades de soltats auxquelles il pourra commander de se déplacer via une touche de la croix directionnelle. Et c'est tout. Voilà les seules possibilités tactiques qui nous sont offertes, tout du moins à en juger par la mission qui nous a été proposée. Pour le reste des actions de notre troupe, à savoir l'attaque, la couverture ou le maintien en retrait, c'est à la console qu'il revient de les gérer. Le joueur se contente simplement de les balader d'un point A à un point B.

Un peu chiche pour une série qui séduit son public en proposant un gameplay relativement équilibré entre action et tactique. SOCOM 4 semble donc s'annoncer comme un TPS tout juste agrémenté d'un soupçon de gestion, rien de plus. Opter pour une telle formule est un choix extrêmement risqué. Dans le même registre, un Ghost Recon : AWF 2 fait figure de poids lourd en attendant sa suite, Future Soldiers. Difficile de tenir la comparaison. D'ailleurs, au bout d'une petite demi-heure de jeu, le constat est sans appel : en l'état, SOCOM 4 ne convaincra ni les amateurs de la série, ni la cible plus large qu'il semble viser. Nous l'avons dit, les premiers seront déçus par le manque de finesse dans la gestion des équipes. Quant aux seconds, ils feront probablement grise mine devant ce TPS insuffisamment armé face à la concurrence. Entre un système de couverture vu et revu, une action pas franchement trépidante, une intelligence artificielle franchement limitée et des possibilités offensives qui le sont tout autant, SOCOM 4 va clairement au casse-pipe. Il va donc falloir donner un sérieux coup de collier pour que le titre s'érige au-delà du statut de TPS sans grande saveur ni inventivité qui est actuellement le sien.



Présenté dans sa version PlayStation Move, le titre de Zipper Interactive aurait pu profiter de cette jouabilité d'un autre genre pour nous aguicher. Mais non : bien que s'agissant du seul véritable représentant du catalogue gamer du PS Move présenté par Sony - Heavy Rain mis à part du fait du peu de valeur ajoutée par le périphérique - SOCOM 4 ne bénéficie même pas d'un contrôle aussi souple et précis qu'espéré. La réticule - orientée par le Move - se traîne péniblement sur l'écran et le moindre quart de tour prend beaucoup trop de temps pour un jeu qui s'oriente principalement vers l'action shooter. La précision est au rendez-vous pendant les phases de tirs, une fois notre personnage immobilisé. Mais en mouvement, c'est une autre paire de manche. Il suffit que l'on se retrouve plongé au coeur de l'action, cerné par plusieurs ennemis pour être rapidement submergé. Difficile de se montrer suffisamment réactif dans ce genre de situation. Dès lors, c'est seulement parce que les soldats ennemis ne font pas preuve de beaucoup d'initiative qu'il est possible de s'en sortir sans trop de dommages.

On peut néanmoins tenter de se rassurer en se disant qu'il suffit à Zipper Interactive de recalibrer le contrôle en lui donnant un peu plus de répondant pour arranger tout ça. Cependant, SOCOM 4 doit encore faire ses preuves. A l'image de sa réalisation un peu fade, ce quatrième volet n'a pas vraiment d'argument à faire valoir sur le terrain sur lequel il prétend s'imposer. On espère donc que le studio de Redmond en a encore sous le coude, sans quoi on peut se poser de sérieuses questions sur la qualité du produit final. Allez les gars, on veut y croire !