Operation Stealth (PC)

Développeur : Delphine Software
Editeur : Delphine Software
Genre : Aventure point’n click
Format : PC (version testée), Amiga, Atari ST
Année : 1990
Format testé : PC (version abandonware)

Après un premier essai plus que réussi, Delphine Software tenta de réitérer à nouveau ce succès avec Operation Stealth. Dans la même veine que Les Voyageurs du Temps, le jeu n’a pourtant mis qu’un an à sortir du petit studio Français ! Avons-nous droit à un nouveau chef d’œuvre ? Ou un raté par faute de temps ?

I) "My name is Glames, John Glames."

L’heure est grave: le KGB a volé le Stealth, un avion furtif nouvelle génération extrêmement convoité. Autant dire qu’avec une telle technologie entre leurs mains, les russes deviennent la principale menace dans le monde. Seul un homme peut les arrêter : vous. Qui est ce « vous » ? Un agent spécial envoyé par la CIA pour enquêter et sauver le monde… L’air de rien raconté comme cela, le scénario est en réalité bien plus complexe et passionnant qu’il n’y parait. On vous envoie pour commencer l’enquête au Santa Paragua, en Amérique du Sud. Mais vous n’y resterez pas longtemps, car tout au long du jeu, des rebondissements interviendront de toutes parts.
Le thème principal est l’espionnage, mais des phases d’action sont également au programme…comme dans les films. D’ailleurs, on s’aperçoit assez vite des multiples références faites (je ne vais pas spoiler). Ce qui est dommage, dans ce choix, c’est que l’humour en prend alors un coup. Certes il y en a, mais beaucoup moins que dans les Voyageurs du Temps (les différentes scènes de mort sont géniales). Mais l’ambiance reste fidèle à ce genre de films (James Bond en tête), et on ne peut qu’applaudir cette réussite. Petite parenthèse pour préciser que ce jeu s'appelle également James Bond: The Stealth Affair de l'autre côté de l'Atlantique, ce qui explique en grande partie ces clichés...


Le début de l'enquête, à l'aéroport.

II) Les Voyageurs du Temps 2 ?

La comparaison avec celui-ci apparaît presque toujours inévitable. L’essence du gameplay reste similaire. Le menu d’action est amélioré mais ne bouleverse en rien le principe. Comme amélioration notable, on peut par exemple utiliser un objet de notre inventaire sur un autre du même inventaire (les combiner, quoi), ou encore en actionner un. Mine de rien, cela corse sensiblement les énigmes, car la palette d’action s’en trouve ainsi très élargie. Le jeu se montre de ce fait très difficile (de mon point de vue du moins), mais aussi pour une autre raison : les énigmes sont très souvent tirées par les cheveux. On peut facilement rester bloqué une heure sur l’une d’elle…Ce qui rallonge la durée de vie très rapidement.
Sur le plan technique, ce second essai gomme quasiment (voir tous) les défauts adressés au premier. Le clipping a disparu, mais ce n’est pas tout car le bond graphique est impressionnant. Du coup, on ne se retrouve plus avec un objet représenté par un seul pixel ! Et ça, c’est sacrement bon. Les environnements sont diversifiés (encore comme dans Les Voyageurs du Temps…) avec la ville de Santa Paragua, les fonds sous-marins, ou encore une base ennemie ; d’autant plus que le choix des couleurs est souvent judicieux. Pour rester dans les similitudes, notons que les musiques sont encore une fois agréables, et se montrent cette fois plus nombreuses.

III) Un jeu parfait ?

Et bien non. Le plus gros défaut du jeu est son envie de diversifier le gameplay. C’est vraiment très surprenant d’à ce point passer à côté. L’intention est louable, mais qu’est-ce qui leur est passé par la tête pour garder une telle catastrophe ?!
Des phases d’action et de mini-jeux parsèment l’aventure. On a droit à une phase de scooter sur la mer, totalement ratée car injouable et à l’intérêt suspect (le moment le plus mauvais du jeu), ou encore à des labyrinthes où le but est de trouver une clé et de retrouver la sortie. Mais pour ces cas-là, le principe est trop rébarbatif, d’autant plus qu’ils sont assez nombreux. On en trouve quatre d’affilé vers la moitié du jeu (un de plus et c’était l’overdose) puis cinq à la fin (et là, c’est l’overdose…).


Le premier labyrinthe, pas encore mauvais.

Une dernière précision négative concernant le lancement du jeu. A l’époque, on n’avait pas ces saletés de DRM, alors il fallait trouver autre chose. Dans ce cas-là, cet autre chose est une carte en noir et blanc qui s’affiche au début, avec un élément qui clignote. Il faut, grâce à une carte en couleur, dire quelle est la couleur de cet élément. Il faut faire cela deux fois. C’est assez pénible de devoir faire cela à chaque démarrage, bien qu’il y ait eu bien pire avec Croisière pour un Cadavre, du même studio.

Conclusion.

Operation Stealth a tout pour plaire : graphiquement sublime, une ambiance maîtrisée, un gameplay réussi. Mais le jeu surprend négativement dans ses phases d’action ignobles. Et malheureusement, on retient plus souvent un moment pénible. Dire que sans ça, le jeu aurait pu gagner un point, voir deux…

Graphismes : 18 => tout bonnement impressionnant. Peu de choses à lui reprocher.
Gameplay : 15 => une palette d’action élargie, plus d’imprécision…mais le jeu est très dur. Les phases d’action sont affreuses.
Durée de vie : 14 => pas très long en soit quand on connaît tout, mais c’est sans compter sur la difficulté qui rallonge considérablement la durée de plusieurs heures.
Bande son : 14 => de belles musiques, un poil lassantes pas moment. Du bon boulot quand même.
Scénario : 17 => un scénario pas forcément très original, mais à l’ambiance bien réussie.

Note globale : 16,5

Les plus :
- graphismes sublimes
- encore plus d’actions réalisables
- une bonne ambiance
- de bonnes musiques
- dur (un + pour les joueurs confirmés)
- les différentes scènes de mort sympathiques
- long…

Les moins :
- …mais artificiellement
- phases d’action ignobles
- dur (un - pour les novices)
- moins d’humour que dans Les Voyageurs du Temps
- la protection au lancement

Images de : Wikipedia, Thehouseofgames, Abandonware-paradise.

589ième test
Edité le 18/06/2009 à 13:55